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Accueil du public, le chaos de Versailles

Louvre pour tous |

Bernard Hasquenoph | 5/11/2011 | 13:54 | 12 commentaires


Si les services annexes se sont multipliés ces dernières années au château, les conditions de visite n’ont cessé de se dégrader du fait d’une organisation défaillante, à mille lieues de l’image de Versailles donnée dans les médias. Un défi pour Catherine Pégard, nouvelle présidente du domaine, si elle veut marquer son mandat par des décisions plus pragmatiques, et surtout respectueuses du public.

« Le tourisme dévaste les lieux d’art : littéralement il les consomme. Il a fallu fermer Lascaux. Versailles, le Mont-Saint-Michel, la chapelle Sixtine, Notre-Dame de Paris, Carnac sont saturés (...) Partout il faut gérer les accès comme on gère les flux de visiteurs des grands magasins ou des supermarchés, comme on gère les visites des parcs de loisirs. A une culture de plus en plus industrialisée répondra une consommation de plus en plus gérée. » Yves Michaud, philosophe, in Les institutions culturelles au plus près du public, éd. La documentation française, 2002

« Perhaps the French revolution occurred because of people waiting in lines at Versailles. » (Peut-être que la Révolution française s’est déclenchée à cause des files d’attente du peuple à Versailles) NomadNorth, visiteur canadien, Tripadvisor | 07.11


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Versailles | 07.08 ©BH

05.11.11, actualisé le 11.11.11 | VERSAILLES EST L’UN DES SITES HISTORIQUES les plus connus au monde. Une notoriété justifiée pour être l’un des plus représentatifs de l’art européen classique, sans conteste le plus beau, et qu’il demeure le témoin d’une histoire prestigieuse et mouvementée. L’UNESCO ne s’y est pas trompée en l’inscrivant en 1979 sur la liste du patrimoine mondial. Depuis, il ne cesse de se magnifier, toujours plus clinquant. Malheureusement, c’est aussi un établissement culturel où les conditions de visite, en périodes de forte affluence, sont souvent épouvantables. Non du fait d’un personnel, employés et encadrement, qui, en sous-nombre, fait ce qu’il peut dans des conditions de travail particulièrement difficiles mais d’une organisation générale défaillante due pour partie aux dirigeants du château, pour une autre à des choix antérieurs hasardeux. Une réalité qui a valu à l’établissement public de se voir décerner en 2011 à l’issue d’une enquête la palme du monument le plus mal géré de France par la puissante association de défense des consommateurs UFC Que Choisir. Cette navrante distinction, comme tout ce qui vient écorner l’image de Versailles, a été délibérément ignorée de la plupart des médias, tant lors de sa publication dans le magazine d’été de l’association que quand il s’est agi de dresser le bilan des quatre années de présidence de Jean-Jacques Aillagon (2007-2011) au cours desquelles pourtant la situation s’est considérablement dégradée de ce point de vue, le dernier semestre ayant été l’un des pires qu’ait connu Versailles depuis longtemps. Une situation critique sur laquelle nous tentons nous-même d’alerter depuis des années, sans plus de succès, face à un déni, ou une indifférence, généralisé. Mais se rend-t-on compte seulement que ce n’est pas nous qui écornons l’image de Versailles mais bien le catastrophique accueil qui y est réservé au public du monde entier, comme le note sur son blog cette jeune française expatriée revenue cet été au pays pour des vacances, choquée par sa visite au château, au même titre que Canvassky, touriste britannique, qui lançait un an plus tôt sur Internet un cinglant « France should be ashamed »(La France devrait avoir honte).

TRIPADVISOR DÉBORDE DE TÉMOIGNAGES
Ce terrible constat est pourtant confirmé par de multiples témoignages publiés sur Tripadvisor, ce gigantesque livre d’or en ligne qui pourrait être un formidable outil d’évaluation pour des responsables d’établissement dignes de ce nom, sachant qu’à Versailles la pratique matérielle du livre d’or, marque d’un intérêt certain pour le public, a été supprimée par M. Aillagon au motif qu’il la trouvait « un peu niaise, bébête et peu utile » [1]. Ce site d’avis de voyageurs, en tant que partenaire de l’UNESCO, encourage « ses millions de membres à donner leurs avis et leurs informations sur l’état de conservation des 900 sites du Patrimoine mondial afin de mieux les protéger » (pour avoir une vision internationale, indiquez Toutes pour le choix des langues) [2]. Si la grande majorité des visiteurs repart éblouie par la beauté des lieux et salue implicitement leur entretien, beaucoup en revanche se plaignent des conditions de visite du château en périodes de forte affluence, soit plusieurs mois dans l’année, le paroxysme étant atteint durant les vacances. Sentiment général résumé en 2009 par Makedo76, visiteur bosnien, par cette formule lapidaire : « Beautiful place, bad organisation » (Superbe endroit, mauvaise organisation). Le mot chaos revient souvent dans ces récits et innombrables sont ceux qui dénoncent la pagaille qui règne au domaine de Versailles comme Enilec, britannique, qui se demande ironiquement si la désorganisation ne fait pas partie du charme de la France (lire ici d’autres témoignages).

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Files d’attente à Versailles | 07.11 ©BH

En tête des griefs : les files d’attente interminables, quel que soit le temps, que ce soit pour acheter les billets et/ou pour entrer au château (mais aussi pour obtenir l’audioguide ou aller aux toilettes, surtout pour les femmes), la foule et les bousculades à l’intérieur, une mauvaise signalétique qui induit en erreur, une tarification opaque et trop élevée, des toilettes insuffisantes et rebutantes... Le sentiment d’être traité comme du bétail revient souvent comme l’exprime Home4now5, américain. Le témoignage effarant de ph66, britannique, est très récent, il date du mois d’octobre 2011. Son titre déjà en soi est éloquent : « Want to enjoy the rush hour in London, but stuck in Paris ? Go to Versailles where they squeeze 1000 people into a room » (Vous voulez connaître les joies de l’heure de pointe de Londres, mais coincé à Paris ? Allez à Versailles où l’on presse 1000 personnes dans une même salle). Ce type de témoignages fait partie des pires puisqu’il déconseille carrément la destination Versailles, d’autres d’éviter le château pour profiter uniquement des Jardins. Loin d’être rares, ces récits accablants et tristes par leur contre-publicité ne datent pas d’hier et n’ont rien d’exceptionnels, comme voudraient le faire croire les dirigeants du château. Et même ! à quoi bon proclamer vouloir accueillir toujours plus de visiteurs si, quand ils se présentent en nombre, on se révèle incapable de les gérer ? Des conditions d’accueil tellement déplorables que certains, même en ayant acheter à l’avance leurs billets, préfèrent renoncer au château comme en avril 2011 Lovemygirltime, américain, qui se contentera des Jardins ou Crazyhold, britannique, qui demandera en vain le remboursement. Quand ce n’est pas pour repartir sur le champ comme HampshireSaffers, américaine qui, en septembre 2010, voulait faire une surprise à son mari pour ses 60 ans.

L’UNESCO AVAIT DÉJÀ TIRÉ LE SIGNAL D’ALARME
En 2006, un rapport de l’honorable UNESCO faisait déjà état de menaces pesant sur le site à cause de cette mauvaise gestion du flux des visiteurs, réflexion que se fera également Redeco, américain, en novembre 2010, comme SEH198, britannique, horrifié par son expérience au mois de juillet de la même année. Depuis, les témoignages ne cessent de se multiplier. Des visites qui, parfois, virent au cauchemar, au point que certains évoquent même la mise en danger des personnes, comme le raconte Patricia N, britannique, qui a écrit à plusieurs reprises pour se plaindre de sa visite en avril 2011 sans jamais recevoir de réponse de personne. Ce même mois, Sabdb, canadien, assiste à une intervention médicale dans le château, sans doute les pompiers, pour des personnes s’évanouissant étouffées par la foule : « We even saw paramedics arriving because some people were passing out due to the size of the crowds » (Nous avons même vu des ambulanciers débarquer parce que des personnes s’évanouissaient à cause de l’importance de la foule). A quand un mort ?! Mais, en tant que français, c’est le sentiment de honte qui nous submerge quand on lit le récit de TravelD, américaine en fauteuil roulant, qui rapporte, non sans humour - mais son témoignage de juillet 2011 est loin d’être drôle -, que malgré les meilleurs efforts du personnel pour lui frayer un chemin dans la foule, elle aura surtout vu des milliers de chaussures et postérieurs de touristes (lire ici). Pour la même raison, beaucoup de parents recommandent d’éviter la visite avec des enfants, surtout en bas âge, comme NathalieAngers, française. Mais cette visiteuse américaine handicapée n’est pas la seule ayant souffert de sa visite durant l’été 2011, un des pires épisodes qu’ait connu le château, l’afflux de touristes observé alors partout en Ile-de-France se heurtant, dans le circuit général de visite du château, à d’encombrantes vitrines d’une exposition temporaire que la direction avait eu la bonne idée d’organiser à ce moment et cet endroit précis. Du point de vue de la gestion du public, une catastrophe. Une initiative parfaitement irresponsable pour une période dans l’année de toutes façons sur-fréquentée, qui entraîna un « vent de colère chez les guides » qui eurent eux-mêmes les plus grandes difficultés à travailler dans de telles conditions [3]. Et pendant ce temps, malgré ce grand chaos, le château continuait à faire la promotion de son exposition, notamment sur Facebook.

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A l’intérieur du château | 07.11 ©BH

Cela fait donc des années que ces problèmes font l’objet de signalement de toutes parts sans que la presse, même spécialisée, ne s’y intéresse, préférant se contenter des communiqués aseptisés du château relayés par l’AFP, de nouer des partenariats avec l’institution pour des numéros hors-série et de gonfler les polémiques engendrées par les événements d’art contemporain lesquels, sur place, ne font qu’aggraver un peu plus les conditions de visite dans les Grands Appartements et qui, sur Tripadvisor, sont quasi unanimement rejetés. La raison en est simple, nous l’avions déjà énoncée ici : un étranger ou un primo-visiteur vient à Versailles avant tout pour une plongée dans le passé. C’est évident. Peut-on lui reprocher ? Le témoignage de ElyseAshton, américaine découvrant en octobre 2010 Versailles agrémenté d’oeuvres de Murakami, est particulièrement représentatif, moins choquée que déçue [4]. De la même façon, le prétendu rôle d’avant-garde de Versailles dans l’utilisation des nouvelles technologies et l’usage qu’il fait d’Internet apparaissent comme autant d’écrans de fumée destinés à masquer les problèmes qui, sur place, pour les visiteurs, ne sont pas virtuels. Ou alors quand les médias évoquent les foules à Versailles, c’est pour dire que le domaine serait, selon la formule consacrée, victime de son succès sans s’interroger sur le fait qu’il pourrait être surtout mal géré. Un constant travail de désinformation, déconnecté de ce qu’endurent les visiteurs in situ.

Pourtant, même sans avoir à se déplacer, Tripadvisor offre quantité d’autres témoignages qui, s’ils ne déconseillent heureusement pas la visite à Versailles, émettent de nombreuses critiques, comme celui très circonstancié de NightOwl34, anglophone, en novembre 2008, à la conclusion assez représentative : « To summarise, it’s beautiful, both indoors and out, but the poor visitor facilities may spoil your day. More needs to be done to improve the visitor experience. There’s so much potential, yet all this beauty is wasted when you’re waiting in the rain in line, just to use a toilet, or just to buy your entrance ticket, or you’re slipping around in the mud on an unsurfaced garden path. Maybe that’s the idea - make the visitor feel how the peasants felt at Versailles, before the Revolution ! » (En résumé, c’est magnifique, aussi bien les intérieurs que l’extérieur, mais les équipements destinés au pauvre visiteur peuvent gâcher votre journée. Beaucoup reste à faire pour améliorer les conditions de visite. Il y a un tel potentiel. Pourtant, toute cette beauté est gaspillée quand vous faîtes la queue sous la pluie, pour aller aux toilettes ou simplement pour acheter votre billet d’entrée, ou que vous glissez dans la boue d’un chemin du jardin. Peut-être que le concept, c’est que le visiteur ressente ce que se ressentaient les paysans à Versailles avant la Révolution !).

FILES D’ATTENTE, SIGNE D’UNE MAUVAISE GESTION
Il faut distinguer les files d’attente pour accéder à une exposition temporaire débordée par un succès inattendu de celles, récurrentes, devant un musée ou monument permanent dépassant la limite raisonnable d’une demi-heure. A Versailles, les files d’attente cumulant l’accès aux caisses puis au château peuvent durer jusqu’à quatre heures d’après une chargée d’information culturelle du château interviewée en 2009. Les témoignages sur Tripadvisor font effectivement état de queues pouvant aller respectivement jusqu’à 1h30 voir 2 heures chacune. Dans ce cas, il ne s’agit pas d’un signe de succès mais bien le résultat d’une organisation défaillante, d’autant plus quand l’on sait que le phénomène se reproduit tous les ans aux mêmes périodes avec plus ou moins d’ampleur, et que l’on fait tout pour attirer encore plus de monde. Irresponsable ? Là où on a du mal à comprendre la persistance du phénomène des files d’attente à Versailles, c’est qu’il était déjà dénoncé, dans les années 1990, comme un fléau. En 1989, la situation à l’arrivée à la tête de l’établissement de l’historien Jean-Pierre Babelon, ancien conservateur en chef puis inspecteur général des Archives de France, était ainsi décrite dans un magazine : « Il faut quatre heures de queue les dimanches d’été pour accéder à une caisse unique, par où passent obligatoirement et indistinctement tous les visiteurs. Aucun message clair n’est plus délivré. Le musée est hermétique à la foule anonyme qui le traverse » [5]. On croirait presque décrite la situation d’aujourd’hui, 22 ans plus tard.

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Files d’attente à Versailles | 05.09 ©BH

Pourtant, en trois ans, la direction du château se vantait alors d’avoir résolu le problème en séparant les flux par la multiplication des entrées et en jalonnant le parcours des visiteurs de points-informations. En 1991, on lança les premières réservations informatisées pour les groupes, pour une heure précise et à une entrée séparée. En 1992, un parcours balisé par des cordons était proposé en visite libre dans les Grands Appartements, pour fluidifier les foules et ménager une vue plus globale des lieux. Ce dispositif très étudié n’était peut-être pas idéal pour le visiteur trop curieux, alors dirigé vers des visites conférences aux thèmes constamment renouvelés, mais justifié par une gestion optimale des flux. Il sera supprimé sous la présidence de Christine Albanel (2003-2007) et jugé stupide par l’administrateur du château Christophe Tardieu tel qu’il le raconte dans son livre de souvenirs, aucun des deux n’ayant la moindre expérience dans la gestion d’un établissement culturel, encore moins de cette taille [6]. Pour Jean-Pierre Babelon, « les files d’attente ne tenaient pas à l’insuffisance des billetteries mais bien à la saturation des Appartements. Aucun hall d’accès, souterrain ou non, n’aurait résolu la difficulté de faire passer tout le monde dans la Galerie des Glaces ». Malgré tout, Hubert Astier, son successeur (1995-2003), parlant toujours de « goulot d’étranglement physique » pour la visite des Grands Appartements en été, recommandait, pour mieux répartir les visiteurs, de les attirer notamment vers les Trianons, et de « mieux les étaler dans le temps (...) par une meilleure information et une amélioration des transports, une adaptation de la tarification, un meilleur accueil ». En même temps, il faisait état d’un « manque d’agents d’accueil et de surveillance » ne permettant pas d’ouvrir toutes les salles qui pouvaient l’être, ce qui aurait pour effet de déconcentrer la foule des visiteurs [7]. Quinze ans plus tard, pour la partie la plus saturée du château, on ne voit pas bien où est le progrès, comme l’impression de se retrouver à la case départ.

GRAND VERSAILLES, GRANDE PAGAILLE
Le programme du Grand Versailles indispensable sur bien des points que le ministre de la Culture Jean-Jacques Aillagon aura eu le mérite de lancer officiellement en 2003 sans pour autant en être le concepteur - ce programme, initié par M. Babelon, avait été ajourné en 1999 à cause de la tempête de décembre qui dévasta le parc de Versailles -, était censé régler la question de l’accueil du public que l’on espérait toujours croissant. S’il permit des progrès certains dans les services proposés au public par la multiplication d’espaces de restauration et de toilettes désormais gratuites, certains choix d’accueil laissent songeurs et sont indubitablement à l’origine de la situation catastrophique d’aujourd’hui. La création de nouveaux circuits de visite, évidemment un plus pour le public, devait assurer « une meilleure répartition des visiteurs dans le château » et permettre de « « fluidifier » aux heures de forte affluence les deux circuits principaux du 1er étage du corps central » [8]. Or, on voit bien qu’il n’en est rien puisque tout le monde se précipite naturellement vers la partie la plus mythique de l’édifice pour admirer la Galerie des Glaces. Tout est fait d’ailleurs pour commencer par là.

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Entrée du château | 04.10 & 02.11 ©BH

En voulant « simplifier les modalités d’accès au château », on les a en réalité empirées. De six entrées pour les visiteurs individuels, on passa à une seule. Un péage unique rendu possible par la clôture de la cour Royale et la « reconstitution » très opportune de la grille Royale, le contrôle se faisant dans un bâtiment provisoire qui disparaîtra avec l’aménagement à venir du rez-de-chaussée du pavillon Dufour dont on doute qu’il réglera le problème tant que le principe d’une entrée unique sera conservé. D’où l’inévitable file d’attente pour entrer au château dès qu’il y a affluence, c’est tellement évident. Les visiteurs munis de billets achetés d’avance par Internet, pratique encouragée avec raison, ont encore plus du mal à comprendre cela, eux qui pensaient, de ce fait, en être épargnés. Idem pour les 6 caisses manuelles regroupées dans l’aile Sud des Ministres, le beau décor designé par le graphiste italien Leonardo Sonnoli n’y changeant rien (dépense bien inutile au regard des problèmes évoqués ici, typique de la gestion Aillagon) [9]. Même doublées de 8 caisses automatiques qui devraient se trouver en amont, par exemple sur la place d’Armes, le problème en reste l’accès : une seule et unique entrée, en haut de plusieurs marches, par une porte relativement étroite. Là encore, en cas d’affluence, cette configuration génère inévitablement une file d’attente. Inconvénient supplémentaire, c’est là qu’au bout seulement on trouve le premier comptoir d’information alors qu’il est évident qu’il devrait être en amont, ce qui éviterait que des personnes fassent la queue pour rien dès leur arrivée. Autant de problèmes dont témoignent les visiteurs sur Tripadvisor (lire ici).

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Files d’attente pour les caisses | 07.09 ©BH

C’est bien là la première carence de l’accueil à Versailles. Les visiteurs déboulent dans la première cour du château sans trop savoir où aller puisqu’il n’y a personne pour les renseigner [10]. Pourtant l’information de base est bien là - quelques panneaux, kakémonos dans la cour, appels par haut-parleur (horrible mais sans doute nécessaire) - mais rien ne peut remplacer le contact humain, surtout quand on reçoit la planète entière, les visiteurs ne lisant par forcément les langues d’affichage (français, anglais, espagnol). Il n’y a qu’à voir l’activité fébrile qui règne autour du comptoir d’accueil circulaire du musée du Louvre avec au moins une dizaine d’employés simultanément, pour mesurer l’indispensabilité d’un tel dispositif avant même les caisses et toute visite. A la décharge des responsables de Versailles, il n’est pas facile de communiquer visuellement dans la cour d’Honneur du château, à cause des contraintes imposées par la protection du site afin de ne pas en dénaturer la vue, ce qui se comprend aisément (encore qu’on y trouve des voitures garées). Raison de plus pour que les informations principales soient données en amont, là encore sur la place d’Armes, par la présence d’un comptoir d’accueil, au moins en haute saison, protégé sous une tente ou un baraquement intégré harmonieusement au site. Ou, à minima, ne faudrait-il pas distribuer dès l’entrée dans la cour d’Honneur, un plan, ce qui permettrait de répondre à pas mal de questions et que le public puisse localiser les endroits qu’il recherche (caisses, toilettes, restaurants, visites-conférences, librairie, etc.). Il s’en retrouverait inévitablement au sol, ce qui nécessiterait du personnel de nettoyage, mais recevoir des millions de visiteurs dans des conditions décentes n’est-il pas à ce prix ? D’autant que ce plan existe mais même à l’intérieur, il n’est pas mis à disposition du public comme dans n’importe quel autre musée. Il faut faire la démarche de le demander, ce que ne comprend pas par exemple SEH198, britannique [11]. On pourrait également imaginer quelques membres du personnel présents dans la cour d’Honneur, mobiles comme des médiateurs, pour répondre aux questions des visiteurs.

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Parking de la place d’Armes | 06.09 ©BH

L’espace de la place d’Armes, dépendant du château mais entretenu jusque là par la ville, a été réaménagé intelligemment grâce à Jean-Jacques Aillagon en 2009, et débarrassé d’installations jugées disgracieuses sans que cela n’élimine pour autant le double parking voitures / cars qui gâche affreusement la première vision que l’on a du château, ce qui, là, ne le gênait pas. Parking qui n’est pas prêt de disparaître puisqu’après des années de conflits entre la municipalité et l’établissement public, il a fait l’objet la même année d’un protocole d’accord entre les deux parties qui s’en partagent désormais les juteuses dividendes. Pourtant, depuis 1975, on parle de la création d’un parc de stationnement souterrain qui serait évidemment la solution idéale, tant d’un point de vue esthétique qu’en gain d’espace, mais le projet se heurte à la sensible question de son financement.

LE BUSINESS PARALLÈLE DES VISITES DE GROUPES
Etant donné la récurrence des files d’attente dont les touristes ont souvent entendu parler avant de venir, le principe pertinent d’une entrée séparée pour les groupes a eu l’effet pervers de générer un business parallèle dont le Château est le premier à profiter. A Versailles, les visiteurs en groupe représentent officiellement 43% de la fréquentation totale [12]. Pour le quidam, la seule manière d’échapper aux épouvantables conditions d’accueil réservées aux individuels en cas de forte affluence, est de faire partie d’un groupe, ce que savait Christie_Road, italien ou SurfChica10, américaine. La prestation proposée par l’établissement public sous le mode de visites-conférences est plus chère qu’un billet simple, du jamais vu dans aucun musée, puisqu’elle est proposée au tarif exorbitant de 16€ (contre 9 et 6€ aux musées du Louvre et d’Orsay) parce qu’incluant de force la visite libre du château, ce que ne souhaite pas forcément faire un habitué des lieux mais qui peut attirer des primo-visiteurs voulant échapper aux files d’attente [13]. A se demander si ce n’est pas le but recherché ou comment lutter contre le problème des queues en créant une billetterie parallèle, plus chère. Versailles propose également des visites privées (à un autre prix), marché exploité également par des agences indépendantes, toujours avec l’argument d’éviter les files d’attente, comme en témoigne Cawfeetawk, américaine, à la motivation claire : « My husband says that if we had come to Versailles on our own, we would probably have gotten back on the train after seeing the lines ! »(Mon mari dit que si nous étions venus par nous-même à Versailles, nous serions probablement remontés dans le train à la vue des files d’attente !).

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Visite guidée à Versailles | 09.10 ©BH

Cette incapacité de l’établissement public à résorber ses files d’attente est même à l’origine de la naissance et du succès commercial d’une société privée qui ne se dément pas, preuve que la situation s’aggrave. En 2003, Charles Modenot, guide-interprète de profession depuis 20 ans, est licencié pour motif économique d’une des plus grandes agences touristiques de Paris. Légende ou pas, le soir même, lui vient l’idée de sa société Guidatours à la vue de ces interminables files d’attente dans un site historique qu’il connaît bien : "L’idée était simple, raconte-t-il, ouvrir une agence entre la gare Versailles Rive Gauche et le Château de Versailles, regrouper les visiteurs individuels et leur proposer une visite guidée sans file d’attente” [14]. De fait, ce sera son principal argument de vente. Le succès sera fulgurant. Après avoir commencé en distribuant des dépliants à la sortie de la gare - ce que fait toujours sa société -, il ouvre une boutique presque en face, à un endroit hyper stratégique. A la vue de sa devanture, on pourrait presque croire qu’il s’agit d’une annexe du château ou de l’office de tourisme. Au comptoir, les touristes se voient proposer deux services : des billets Château et Passeport augmentés d’un ou deux euros de commission (comme à l’Office de tourisme mais à la différence de restaurants dépositaires en ville), et surtout des visites du château d’1h15 menées par une guide professionnelle au tarif de base de 28€ « sans attente inutile ». La société privée achète à l’établissement public des tranches horaires en gros, ce qui lui assure un bon prix, à charge ensuite à elle de trouver les individuels pour former des groupes [15]. L’agence propose également, comme d’autres sociétés concurrentes, un accompagnement en transport commun depuis Paris pour un supplément de 8€.

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Entrée réservée aux groupes | 10.11 ©BH

Les relations entre Guidatours et le château de Versailles sont au beau fixe puisque l’agence lui amène sur un plateau des flopées de visiteurs qu’il n’a pas à gérer. Au point qu’en 2007, la société a été autorisée à installer un stand pour la haute saison dans une des tentes plantées alors sur la place d’Armes, et en juillet 2008, elle signait un contrat avec l’établissement public pour la gestion de plages horaires de visite prédéfinies en groupes libres [16]. En 2005, le chiffre d’affaires de Guidatours était de 257 000€, en 2010 il dépassait les 4 millions (Source : societe.com). Une entente d’autant plus drôle du côté du château que dans le même temps, l’établissement public était en procès depuis des années avec le Syndicat National des Professions du Tourisme / CFE CGC pour refuser aux guides extérieurs l’accès aux Appartements privés du château au même titre que les conférenciers de la RMN. Le 14 octobre 2009, par décision de la Cour administrative d’Appel de Versailles, le syndicat SNPT finira par gagner contre le château qui, en toute mauvaise foi, l’accusera, dans la presse, de « préfère(r) la voie du contentieux à celle du dialogue » alors que ses responsables auront tout fait pour le contrer [17].

Guidatours se démarque d’autres sociétés d’excursion qui ne recrutent pas leurs clients sur place mais organisent des visites de groupe en car d’une demi-journée depuis Paris, toujours avec l’argument commercial d’éviter les files d’attente... mais sans guide-conférencier. Le car arrivé à Versailles depuis Paris, une hôtesse accompagne le « groupe » jusqu’à l’entrée du château qui leur est réservé, ce qui évite les files d’attente que subissent les visiteurs individuels. Là, les personnes se voient remettre l’audioguide (le même que les visiteurs individuels), et peuvent circuler dans le château librement, sans l’obligation de rester groupés (comme les visiteurs individuels). Un point de rendez-vous est fixé une ou deux heures plus tard et l’hôtesse les raccompagne au car jusque Paris. La prestation coûte entre 40 et 50€. Sans jeu de mots, il s’agit de visites pour individuels mais en groupe. Mais dans ces conditions, peut-on encore parler de groupe ? Mais ce n’est rien à côté d’agences qui ne font que vous transporter depuis Paris et vous vendre le billet Château d’avance, vous faisant croire que cela vous évitera les files d’attente, ce qui est faux puisque que vous emprunterez en réalité la même entrée que les visiteurs individuels comme semble l’avoir vécu Durieux B, français. Pour ce type d’agences, les explications au téléphone sont plus qu’embrouillées. Tout ce business des visites de groupe proposées par des sociétés privées pas toutes honnêtes est le résultat de l’impuissance de l’établissement public à remplir sa mission d’accueil des visiteurs individuels dans des conditions normales et décentes.

PRÉSIDENCE AILLAGON, UN BIEN POUR UN MAL
Sous la présidence de Jean-Jacques Aillagon qui aura duré quatre ans, de 2007 à 2011, malgré des efforts certains et tout l’argent englouti dans de beaux aménagements, les conditions de visite pour individuels ont encore empiré [18]. Pas du point de vue des services offerts aux visiteurs puisque, poursuivant un mouvement amorcé dans les années 90, boutiques et espaces de restauration se sont multipliés ce qui, de toute évidence, est un plus, comme s’en émerveille Sac-a-malices, belge, qui n’était pas revenu à Versailles depuis dix ans, mais qui trouve aussi ses détracteurs comme Steveocean, irlandais ou Stars_and_lipgloss, américain, qui reproche des prix trop élevés [19]. Encore que l’implantation au coeur du château, fin 2009, d’une boutique Ladurée faussement XVIIIème sur une idée personnelle de M. Aillagon, soit parfaitement inutile en terme de nécessité, si ce n’est pour abuser les touristes japonais et américains qui pensent peut-être que Marie-Antoinette s’y approvisionnait en macarons (on en trouve d’excellents dans les pâtisseries en ville). Les principales ouvertures ont été, en 2008, le Grand Café d’Orléans donnant sur la cour des Princes, comme prévu dans le programme du Grand Versailles, et deux salons de thé Angelina, l’un en 2009 devant le Petit Trianon et l’autre en 2011 dans le château même. Un effort qui s’explique aussi sans doute pour ce que cela rapporte à l’établissement en terme de redevances.

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Ladurée | 06.11 & Vestibule Haut de la Chapelle | 11.09 ©BH

La Librairie des Princes, superbement aménagée par l’architecte Nicolas Adam, a été ouverte avec la RMN en mai 2011 dans l’aile Sud des Ministres pour la modique somme de 235 000 € HT, et inaugurée par Stéphane Bern. Mais en réalité, elle porte bien mal son nom puisque cette « librairie » propose sur 200 m2 surtout des objets. L’espace livres limité à une pièce sur cinq a été transféré depuis son précédent local. Contrairement à ce qui a été dit dans la presse qui une fois de plus n’a rien vérifié des assertions officielles, cette ex-librairie de l’Ancienne Comédie aussitôt remplacée par la vente de souvenirs, était tout autant accessible sans avoir à payer son entrée au château puisqu’elle donnait directement sur la cour des Princes. Si son cadre est maintenant mille fois plus agréable qu’avant et moins étriqué - aussi pour son personnel qui dispose également maintenant d’un outil informatisé -, il ne propose pas plus de choix de livres, selon ce qu’on nous en a dit sur place. Le plus est l’espace enfants. Dommage car ce haut lieu de culture qu’est Versailles mériterait une grande librairie d’art, comme le promettait d’ailleurs M. Aillagon en 2010 [20]. Mais l’objet livre est sans doute moins intéressant commercialement que l’objet tout court... Un bel espace donc, pas vraiment adapté aux foules qui visitent Versailles, de toutes façons presque invisible depuis la cour d’Honneur.

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Librairie des Princes | 11 ©BH

Si les boutiques se sont multipliées, les incongrus comptoirs de vente de souvenirs dressés au beau milieu du circuit général de visite du château n’ont pas pour autant disparu, comme cela était prévu dans le programme du Grand Versailles [21]. Enfin, M. Aillagon a eu raison de communiquer sur la multiplication des toilettes dans un lieu qui accueille tant de monde, même si celles-ci sont encore insuffisantes en nombre, surtout pour les femmes - mais d’autres seraient prévues - et, faute de personnel, parfois mal entretenues, ce dont se plaignent Enilec, britannique, venue en août 2011 ou Missy-Firefly, britannique, en mai de la même année (lire ici d’autres témoignages) [22]. Reste maintenant à faire connaître tous ces services aux visiteurs qui, faute de plans distribués pour les localiser, passent bien souvent à côté sans le savoir.

DES DÉCISIONS AGGRAVANTES
Sur la gestion des flux, en revanche, la présidence Aillagon aura échoué, en aggravant le phénomène de saturation en haute saison, par de mauvais choix d’organisation. Durant tout son mandat, l’ex-président a pu délivrer à loisirs des informations parfois totalement fantaisistes puisqu’il n’y a jamais eu aucune vérification ni travail journalistique autour de ses propos, comme en mars 2011 lorsqu’il déclarait dans Le Nouvel Économiste : « Nous devons également favoriser la vente anticipée des billets de façon à ce que les gens n’aient pas à faire la queue, procéder et accélérer les procédures de contrôle de sécurité dans de bonnes conditions. C’est la raison pour laquelle j’ai créé un bâtiment provisoire d’accueil pour que les gens fassent la queue à l’abri, ce qui m’a valu de nombreuses critiques » [23]. Si effectivement le château encourage la vente anticipée des billets, par Internet ou via des dépositaires, on a bien vu que cela ne réglait en rien le problème des files d’attente par l’entrée désormais unique du château. Et le bâtiment provisoire utile dont M. Aillagon parle ici, installé en juin 2008 devant le pavillon Dufour, n’abrite hélas pas grand monde le temps des une ou deux minutes de contrôle de sécurité, juste peut-être les cinquante premières personnes d’une plus ou moins longue file d’attente qui, elle, serpente à l’air libre dans la cour du château par tous les temps, durant deux heures parfois. Quant aux nombreuses critiques qu’il aurait reçues pour cette structure, on ne voit pas bien de quoi il parle, peut-être son design moderne.

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Le bâtiment provisoire de contrôle ©BH

Pourtant, début 2009, Le Parisien nous apprenait que le château avait eu le projet d’imposer la vente de billets à heure fixe pour réguler l’affluence au domaine, un projet ancien puisqu’il en était déjà question du temps de Jean-Pierre Babelon [24]. Une solution extrême et courageuse qui fut vite rangée dans les tiroirs, parce qu’en partie la cause de l’arrêt de la vente par la SNCF des forfaits loisirs Versailles (entre 150 000 et 200 000 par an depuis 2001), l’entreprise de transport se sentant incapable de gérer ce nouveau système. Cependant, même y renonçant, M. Aillagon ne parvint pas à faire changer d’avis Guillaume Pépy, le patron de la SNCF, et Versailles perdit cet important marché. Béatrix Saule, directrice générale au château, reparlera de la réservation pour les individuels dans une interview en 2010 comme d’un vague projet pour une « répartition optimale des flux » [25]. Mais, imposer ce dispositif diminuerait sans doute le nombre de visiteurs, et par conséquent de recettes, et l’on connaît la gourmandise de l’établissement public à cet égard. Si nous ne sommes pas partisan de ce dispositif contraignant pour le public, pensant surtout qu’il existe d’autres solutions avant d’en arriver là comme la mise en place d’une jauge de régulation du public à certains endroits sensibles du château pour lutter contre l’encombrement des pièces, le fait que ses responsables y renoncent est malgré tout révélateur. Malgré toutes les déclarations de principe sur l’accueil des visiteurs qui serait une priorité, privilégier la quantité à la qualité, telle est bien leur « philosophie » [26]. Ainsi assiste-t-on à une massification grandissante de la fréquentation du public à Versailles mais sans la qualité de visite correspondante, ce qui fait percevoir le domaine comme un piège à touristes comme le dit, entre autres, Traveler0714, américain, ou - la comparaison revient de temps en temps -, un Disneyland mal géré, trop cher, surpeuplé et décevant comme le qualifie Theatricalgal23 qu’on ne peut en aucun cas soupçonner d’anti-américainisme primaire, étant lui aussi américain. Le pire est que l’établissement a confié en avril 2010 à la société Test, pour plusieurs centaines de milliers d’euros, un suivi d’études des publics - on se demande bien pour quel résultat -, tout en se permettant d’évaluer la qualité de services de ses concessionnaires grâce à des clients mystères envoyés par une société spécialisée [27].

Sur son blog, M. Aillagon évoquait bien encore, en avril 2009, « l’aménagement insatisfaisant de l’aile des Ministres sud », à l’origine des files d’attente pour accéder aux caisses. Et d’affirmer que le problème serait réglé prochainement par « le projet de réaménagement complet de cet espace »... qui, une fois réalisé, ne résolut pas grand chose puisque le problème principal reste l’entrée unique pour atteindre les caisses toutes concentrées au même endroit [28]. Un an plus tard, comme un aveu d’impuissance, il finira par renvoyer toute la responsabilité de cette situation catastrophique sur le seul public : « Certains jours, il y a beaucoup de monde, déclara-t-il sur France Info en avril 2010, mais je crois qu’il faut que le public apprenne à mieux se distribuer dans la journée. Trop de visiteurs arrivent en même temps le matin entre neuf heures et midi alors que l’après-midi la visite est beaucoup plus confortable » [29]. Une réflexion qui ne manque pas d’ironie quand l’on sait que son administration renforçait toujours plus les conditions obligeant les visiteurs à se concentrer aux heures les pires.

En effet, une semaine après cette déclaration, le château supprimait la réduction pour tous du billet Château après 15 heures, mesure incitative pour mieux répartir les flux. Idem aux Trianons, Domaine de Marie-Antoinette qui, depuis 2006, fait l’objet d’une forte promotion. Or, depuis novembre 2008, ces espaces de visite payants, y compris les jardins, sont moins accessibles qu’avant puisque fermés le matin tous les jours de l’année. Ils n’ouvrent qu’à midi, certainement faute de personnel. Les visiteurs qui veulent visiter l’ensemble du domaine en une journée, ce qui est fortement encouragé, n’ont donc aucun d’autre choix que de se rendre au château le matin. Une situation absurde que semble tout à fait ignorer Mme Saule qui, dans un hors série sur Versailles paru l’été 2011, conseille de commencer sa visite d’une journée par Trianon, pour cette raison précise : « Il faut faire l’exact contraire de ce qui se pratique d’ordinaire, c’est-à-dire commencer par les extérieurs et Trianon, pour revenir vers le château lorsque le soleil illumine d’une lumière chaude les jardins, les façades et la galerie des Glaces (...) Le parcours que je propose a aussi l’avantage d’éviter les grands appartements aux heures où ils sont saturés » [30]. Cette sage recommandation déjà énoncée dans les années 1990 sous la présidence Babelon était alors valable puisque les jardins étaient entièrement gratuits et les deux Trianons ouverts à 11h en haute saison [31]. Ainsi, les décisions qui se sont succédées depuis 2006, renforcées sous le règne Aillagon, n’ont fait qu’aggraver considérablement le phénomène des files d’attente au château, avec pour conséquence de dégrader les conditions générales de visite.

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M. Aillagon posant devant les files d’attente en plein soleil, BFMTV | 31.08.11 ©DR

Mais, pour être tout à fait honnête, M. Aillagon, en quatre ans de présidence, n’aura pas rien fait contre les files d’attente à Versailles. Le Journal du Dimanche nous le décrit ainsi, à quelques semaines de son départ alors qu’il se répand partout dans la presse sur l’injustice de son sort : « De son bureau qui domine la place d’Armes, il aime à regarder le flux de visiteurs qui se rendent au château de Versailles. » [32]. Au point parfois de les prendre en photo puis de poster l’image sur son blog sans aucunement s’émouvoir de leurs pénibles conditions. Pour finir, devant les caméras, par poser devant.

TOUJOURS PLUS CHER, TOUJOURS PLUS INJUSTE
La tarification, durant ces années, aura aussi connu son apogée avec la généralisation du principe de forfaitisation du billet d’entrée au château fixé à 15€ en 2010 contre 7,50€ en 2005 (18€ minimum pour l’ensemble du domaine ce qui en fait le musée le plus cher de France, avec pour conséquence d’entraîner les autres musées à augmenter leurs tarifs). C’est-à-dire qu’il est impossible désormais de payer séparément le billet d’entrée au château, la grande exposition quand il y en a, et l’audioguide qui n’est pas offert comme l’indique faussement le site Internet officiel mais dont le coût de 6€ est bien inclus dans ce forfait. Ce dispositif a fait l’objet d’une plainte de notre part en juillet 2009 auprès de la Répression des fraudes (DGCCRF) qui, tout en reconnaissant l’illicité de la forfaitisation forcée, l’a rejetée au motif que la séparabilité des prestations château / exposition était difficile « dans le cadre d’un château » (sic) alors que cela avait toujours été le cas à Versailles, les lieux offrant, comme on l’a vu, de multiples possibilités d’entrée comme celle de la cour haute de la Chapelle par où accédaient avant les visiteurs, toujours fonctionnelle, idéale pour rejoindre les salles réservées aux grandes expositions temporaires [33].

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Cour de la Chapelle | 07.11 & 02.10 ©BH

Même du simple vue logistique, mêler le public du château à celui qui ne souhaite voir que l’exposition est une régression, comme s’en plaint sur son blog une jeune visiteuse. De même, cette administration censée protéger le consommateur justifia l’inclusion forcée de l’audioguide par le fait qu’il se substituerait « à d’autres formes d’information du public (affichettes, etc.) » alors qu’à Versailles celles-ci existent bel et bien [34]. Défense encore plus absurde quand l’indigence des commentaires de l’audioguide est dénoncée par des visiteurs comme CarstenFfm, allemand, qui a bien compris que le but était d’amener le visiteur à traverser rapidement le palais (lire aussi ici). Comment le château a-t-il pu bénéficier d’une telle complaisance ? Mystère.

Toujours est-il que la mauvaise foi de la direction de la DGCCRF n’eut d’égale que celle du Château de Versailles dans plusieurs de ses réponses à la Cour des comptes dans un rapport sur les musées particulièrement sévère à l’encontre de sa politique tarifaire [35]. Rapport qui n’a pas plus été rappelé par la presse lors du bilan dressé de la présidence Aillagon. Cet état des lieux de dix an d’évolution des principaux musées nationaux publié en mars 2011 prit en compte notre dossier de plainte que nous avions également transmis à cette institution en juillet 2009 [36]. Celle-ci, après enquête sur le terrain, ce que n’avait manifestement pas fait la DGCCRF, nous rejoignit sur de nombreux points. Le principe de forfaitisation mis en cause par les rapporteurs, M. Aillagon répondit, s’appuyant sur le rejet de notre requête, que « la question (était) donc tranchée » alors que la Répression des fraudes n’a qu’un rôle consultatif et que son avis s’exprime sous réserve de l’appréciation souveraine des tribunaux [37]. En revanche, il ne répondit jamais sur le fond, encore moins sur l’aspect moral de la question : à savoir, comment le responsable d’un musée public, qui plus est ancien ministre de la Culture, peut-il contraindre les visiteurs à payer pour des prestations qu’ils ne souhaitent pas nécessairement ? Drôle de conception de l’accès à la culture.

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Files d’attente à Versailles | 07.11 ©BH

On retrouve encore cette attitude fuyante dans une lettre de sa part, citée dans ce même rapport de la Cour des comptes, à propos de l’article 7 de la loi du 4 janvier 2002, l’un des fondements d’une réelle politique de démocratisation culturelle, qui stipule que « les droits d’entrée des musées de France sont fixés de manière à favoriser leur accès au public le plus large ». M. Aillagon ne craint pas de dire qu’« il est inexact de considérer que (cet article de loi) devrait conduire à une modération des tarifs », allant même jusqu’à qualifier l’interprétation inverse pourtant évidente de « posture idéologique » [38] ! Et quand il évoque l’augmentation de la fréquentation du domaine (dont nous contestons tout à fait l’ampleur) comme preuve de l’acceptation de sa politique tarifaire par le public, il oublie de préciser qu’il s’agit à Versailles d’un public captif, majoritairement composé d’étrangers venus pour la visite souvent d’une vie qui ne peuvent pas faire grand chose que d’accepter les conditions qu’on leur impose, analyse et expression nôtres reprises par la Cour des comptes [39]. Bien d’autres dispositions tarifaires restent choquantes à Versailles, souvent basées sur ce même détestable principe de vente forcée qui s’apparente ni plus ni moins qu’à une forme de racket. UFC Que Choisir, dans son enquête, avait noté qu’il était impossible, durant les week-ends de haute saison, de payer la formule Passeport sans les Grandes eaux, donc la plus chère (25€ contre 18€ en semaine). Idem pour les mardis avec le « spectacle » des Jardins musicaux. On a vu que, pour les visites-conférences, le visiteur paie obligatoirement pour une visite libre du château, qu’il le veuille ou non, contrairement aux autres grands musées. Comment peut-on laisser perdurer une situation aussi injuste et aussi peu respectueuse des usagers-clients ? Que fait le ministère de la Culture ? Rien si ce n’est couvrir ces étonnantes pratiques si l’on en croit sa réponse au rapport de la Cour des comptes puisqu’à nous il ne nous a pas répondu [40]. Des visiteurs sur Tripadvisor se plaignent de la politique tarifaire de Versailles comme de se retrouver, faute de l’avoir su avant, devant les Jardins payants les mardis de haute saison pour une prestation qui n’a pas d’autre but que d’engranger toujours plus de recettes pour l’établissement (lire ici).

POUR PLUS DE RESPECT DU PUBLIC
La nouvelle présidente de l’établissement, Catherine Pégard, aura fort à faire si elle veut marquer son mandat par des décisions moins spectaculaires et médiatiques que son prédécesseur mais plus pragmatiques et respectueuses des publics. Les pistes existent, nous en avons cité plusieurs que nous énumérons ici. Mais, outre les difficultés inhérentes au lieu et les mauvais choix opérés, il est au final une donnée qui explique sans doute cette défaillance générale de l’organisation au château de Versailles. Elle relève du champ politique. C’est le sous-effectif chronique du personnel. Comment gérer de manière optimale un si vaste domaine, l’ouvrir largement au public dans de bonnes conditions avec toujours moins d’employés ? Car Versailles, en tant que musée et monument national, est soumis à la réforme sarkozienne de la RGPP qui prévoit le non remplacement d’un départ à la retraite sur deux, avec pour but théorique l’amélioration des politiques publiques et une meilleure adaptation des administrations aux besoins des usagers. D’après la CGT Culture, Versailles perdrait ainsi 32 emplois en 2012. Une aberration et un effet contraire prévisible pour des musées qui ont toujours fonctionné en sous-nombre, d’où la persistante du phénomène des salles fermées au public, problème particulièrement aigu à Versailles avec son invisible musée de l’Histoire de France et aussi, on l’oublie trop souvent, son musée des Carrosses. Aussi, formulée comme un problème mathématique, la question de la gestion du public à Versailles peut s’énoncer de la façon suivante : comment accueillir toujours plus de visiteurs avec toujours moins de personnel ? Bien sûr, il est possible de continuer à faire comme si de rien n’était, jouer les autistes main dans la main avec une presse aveugle, laisser les témoignages s’accumuler sur Internet ruinant toujours plus la réputation de Versailles à travers le monde. Rappelons-nous la phrase de ce visiteur : « France should be ashamed ». Bon courage Madame Pégard.

:: Louvre pour tous |

:: Bernard Hasquenoph | 5/11/2011 | 13:54 | 12 commentaires

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EN COMPLÉMENT

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Dans la Galerie des Glaces | 04.10 ©BH

Témoignages de visiteurs sur Tripadvisor

Ce site d’avis de voyageurs, en tant que partenaire de l’UNESCO, encourage « ses millions de membres à donner leurs avis et leurs informations sur l’état de conservation des 900 sites du Patrimoine mondial afin de mieux les protéger » : pour Versailles cliquez ici (pour avoir une vision internationale, indiquez Toutes pour le choix des langues). Parmi ces centaines de témoignages, nous avons sélectionné des avis que nous avons estimés représentatifs et surtout circonstanciés sur les visites en périodes de forte affluence au château de Versailles. On remarquera que cela concerne de nombreux mois dans l’année, et pas seulement l’été. Ils émanent principalement de visiteurs anglosaxons, gros utilisateurs de Tripadvisor, mais pas seulement. Nous n’avons pas pu retenir les témoignages du public japonais, l’aide des traducteurs automatiques étant plus que médiocre pour cette langue.

PROBLÈMES GÉNÉRAUX
2011 : comedypilot, britannique, parle de grand endroit ruiné par la foule ; Carine R, française, qualifie le site de grandiose... sauf dans l’organisation ; Enilec, britannique, se demande, ironiquement et pour se consoler, si la désorganisation ne fait pas partie du charme de la France : IsobellaParis, anglophone, a eu l’impression de se faire plumer et parle de chaos (dés)organisé ; georgiamama50, américain, parle d’absence totale d’organisation ; derbhala, britannique, de pire visite jamais vécue, idem en 2010 pour Casabilli, italien ; gsol, américain, que le chaos règne en maître ; chaos encore pour pour tinseltoes, irlandais ; Lovemygirltime, américain, dit que c’est une honte que cela soit si désorganisé ; maggy02, britannique ; Certains déconseillent la destination Versailles ou d’éviter le château comme ph66, britannique ; kkgilbert, américain ; Connie Z, américaine ; EWanderer, américain ; DC2florida américaine ; Gripnostril, néo-zélandais ; stevie70, britannique ; jehub, français ; mciver1985, britannique, conseille plutôt Fontainebleau ; Patricia N, britannique ; KTSB.
2010 : mauvaise gestion pour Lincstraveller3, britannique ; mal organisé pour RainerArnstadt, allemand ; mauvaise organisation et mauvaise image de la France pour Isad03, français ; manque de stratégie pour RocketRaccoon, canadien, qui déconseille le château ; l’organisation est à revoir de A à Z pour Emettbrown, français ; chaos pour CaitlinB, britannique ; pire gestion jamais connue pour Canvassky, britannique ; organisation égal à zéro pour Desdemona007, allemand ; totale désorganisation organisée à la française pour Peterpanmalta, maltais ; Theatricalgal23, américain ; Kavacraig, français ; Canvassky, britannique ; SEH198, britannique ; UnoMasPorFavor, américain ; JenniferLynn, américaine ; Home4now5, américain.
2009 : drwho_rose, singapourienne ; Makedo76, bosnien, résume bien la situation : « Beautiful place, bad organisation » ; keithGCalifornia, américaine ; ElleGolightly, écossaise qui n’était pas revenue depuis des années découvre, horrifiée, que Versailles est devenu un parc d’attractions ; clacour, français, lui parle d’arnaque, de hall de gare et de pompe à fric ; très désorganisé pour Stevied888, américain ; evettsonoe, britannique ; mom_of_s_n_y, israélienne, s’adresse directement à la direction du château : « Versailles people - if you are reading this - please note : you can’t let tens of groups inside at once. You must regulate and adjust the stream of visitors so that people may actually be able to see something ! »
2008 : Traveler0714 parle de piège à touristes ; payingitforward1, américain ; tmynatt, américain ; ana45, mexicain ; Tyma, suisse ; DMX59, français
2007 : kresic, américain ; AndyClap_London, britannique ; pour SimplyAmerican : « Il y avait tellement de monde que je pouvais à peine voir quoi que ce soit ». Le témoignage de DrMelSwansea, gallois.

PROBLÈMES DE SIGNALÉTIQUES
La mauvaise signalétique aggrave incontestablement le phénomène des files d’attente et génère d’autres problèmes (maigre consolation, on saluera l’heureux et récent changement de couleur des panneaux, d’un rouge éteint à un jaune très lumineux). ColmR, irlandais, fait une première fois la queue pour s’entendre dire, parvenu à l’entrée du château, que celle-ci est réservée aux visiteurs déjà munis d’un billet, ce qui n’est pas rare à croire comedypilot, britannique, ou Dalilita_b, belge. Même mésaventure pour Lagereuil, français, qui fait la queue pour rien pendant 2 heures pour des visites-conférences. Autre file d’attente pour découvrir comme Sharon59801, américaine, Ozwitch, australien, Carine R, française, qu’au bout, des caisses automatiques étaient à disposition plus rapidement. Certains visiteurs comme gchapo1, déjà au courant de leur présence, conseillent de « tricher » et de passer devant tout le monde afin de s’y rendre directement en faisant mine d’aller aux toilettes. Nadia F recommande elle-aussi de doubler tout le monde pour aller directement à ces caisses qui « ne sont pas indiquées ». Le récit de SLG79, écossais, qui a acheté un billet Château + spectacle équestre est aussi édifiant.

Autre mésaventure fréquente due à une signalétique épouvantable selon le mot d’un visiteur : la personne visite une partie du château puis, suivant la foule, se retrouve dehors, involontairement. Impossible ensuite de retourner dans le château sans refaire la queue à l’entrée, à moins de tomber sur un employé conciliant : Carine R, française ; ColmR, irlandais ; AJ&ERtravel, canadien ; TJDK, britannique ; Dingopups_18, anglosaxon ; Anne-Sotte, française, qui raconte sur son blog avoir loupé pour cette raison une exposition. Conséquence de plus d’une mauvaise signalétique ou d’une organisation défaillante, Ewelina, polonaise, patiente 40 minutes dans la file d’attente des caisses du château, pour rien, puisqu’elle souhaitait acheter des billets Grandes Eaux qui ne s’y vendent pas ! Comment pouvait-elle le supposer ? Idem pour tinseltoes, irlandais. Rich210uk, britannique, attend, dans la même file, près d’une heure sous la pluie pour apprendre qu’il bénéficie de la gratuité en tant que moins de 26 ans, tout comme cette jeune fille française expatriée à l’étranger qui revient en France en touriste et qui découvre l’horreur d’une visite à Versailles en plein été.

Autre incompréhension qui revient souvent, ce sont les Jardins que les visiteurs, sur place, découvrent payants comme Ashtead, britannique, alors qu’ils les pensaient gratuits - surtout les mardis des Jardins musicaux, à se demander si cela n’est pas fait exprès - ou encore, inclus dans le Paris Museum Pass ce qui n’est pas le cas, comme jenksoccer21, américain. Itisasmallsmallworld, américain, pointe l’impossibilité, pour suivre les commentaires de l’audioguide dans la foule du château, de repérer les numéros correspondants placés... au sol. Ce que confirme Yellowdog442, américain, qui juge globalement la signalétique horrible. Au sujet des audioguides toujours, certains jugent leurs commentaires indigents, ce qu’avait estimé également la journaliste d’UFC Que Choisir lors de son passage sur France Inter, comme sdnt77, Garfieldfr, français ; CarstenFfm, allemand, qui a bien compris que le but était d’amener le visiteur à traverser rapidement le palais.

MISE EN DANGER DES PERSONNES
Déjà mentionnés dans l’article, les témoignages de Patricia N, britannique, qui a écrit à plusieurs reprises pour se plaindre de sa visite en avril 2011 sans jamais recevoir de réponse de personne ; de Sabdb, canadien, qui a assisté ce même mois à l’intervention de personnel médical dans le château, sans doute les pompiers, des personnes s’évanouissant étouffées par la foule : « We even saw paramedics arriving because some people were passing out due to the size of the crowds » (Nous avons même vu des ambulanciers débarquer parce que des personnes s’évanouissaient à cause de l’importance de la foule) ; celui de TravelD, américaine en fauteuil roulant. Mais on trouve d’autres témoignages sur ce sentiment extrême de mise en danger au cours d’une visite à Versailles, certains s’interrogeant sur ce qui se passerait en cas d’incendie : BinnyWuffs, britannique ; Doubleespresso, américain ; Casabilli, italien ; SEH198, britannique ; Michael V, britannique.

TARIFS TROP ÉLEVÉS
Voir plus haut pour la question des Jardins payants ; Durieux B, français ; Mr_Hombre, américain ; Guetzi, allemand ; Jilly1970, britannique ; Missy-Firefly, britannique ; Perrrine, française ; Garfieldfr, français ; Theatricalgal23, américain ; 187178Kiki, français, qui pointe les frais annexes comme Ruth87, britannique ; le-chat-et-la-puce, français ; Desdemona007, allemand, parle de fraude pour les Grandes eaux musicales ; Peterpanmalta, maltais, scandalisé qu’on puisse en plus faire payer un enfant 6€ pour ce même spectacle.

PROBLÈME DES TOILETTES
Maggy02, britannique ; Enilec, britannique ; [Missy-Firefly, britannique ; SurfChica10, américaine ; Fussy215, britannique ; morezennow, américaine ; Dingopups_18, anglosaxon ; J Michael T, canadien ; Roberto_MJ, brésilien ; clacour, français.

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Voiture électrique et petit train dans le parc | 04.10 ©BH

Transport et circulation dans le domaine

06.11.11 | Des problèmes existent également au sujet de la circulation dans le domaine. Un petit train payant est mis à la disposition des visiteurs pour se rendre du château jusqu’à Trianon (tarif plein aller/retour 6,70€) sans que les acheteurs de la formule Passeport ne soient informés de la distance de 1,5 km qui séparent les deux endroits.

Depuis 2009, en période de Grandes eaux et Jardins musicaux, ce train est inaccessible à tous, n’étant réservé qu’aux clients de ces spectacles, ce qui est tout à fait anormal et qui oblige les autres visiteurs à faire un détour par la ville pour pouvoir se rendre jusqu’à Trianon, obligatoirement à pied. Il en est de même pour les personnes handicapées dont ce transport est censé leur faciliter la circulation dans le domaine. En septembre 2009, Le Syndicat National des Professions du Tourisme avait saisi à ce sujet la Répression des fraudes qui a rejeté sa demande pour des motifs absurdes.

Personne n’est informé non plus qu’il existe une solution moins chère en haute saison (1,90€ le billet) : un bus affrété par la ville (Ligne TRI) qui mène du château, de l’autre côté de la place d’Armes, ou de la Porte de la Reine jusqu’à Trianon.

Des voiturettes de golf ont également été mises à la disposition des visiteurs dans les Jardins depuis la présidence Albanel. Outre leur laideur dans les Jardins (comme le petit train d’ailleurs), elles sont également censées faciliter le déplacement des personnes handicapées. Celles-ci bénéficient donc d’une réduction (30€ l’heure + 7,50€ par 1/4 supplémentaire, tarif réduit 40% personne à mobilité réduite) comme pour le petit train (5,20€). Il nous semblerait normal, décent et juste que ces personnes puissent bénéficier d’une navette gratuite entre le Château et Trianon.

Enfin, les derniers mois de la présidence Aillagon ont été émaillés par une polémique, une de plus, au sujet de la grille du Dragon, près du bassin de Neptune, qui permet depuis la ville, d’une part d’entrer dans les Jardins et d’autre part de rejoindre plus directement Trianon. Cette grille avait toujours été ouverte aux mêmes heures que les Jardins. Prétextant un manque de personnel, alors qu’il suffit juste de l’ouvrir le matin et de la fermer le soir, M. Aillagon a restreint son ouverture entraînant des protestations des habitants et des commerçants de Versailles, voyant leurs chiffres d’affaires chuter. Car tout le monde est pénalisé par cette décision stupide, autant les autochtones que les visiteurs du château qui ne peuvent plus se rendre en ville facilement, par exemple pour déjeuner à midi. Depuis, une pétition circule. François de Mazières, maire de Versailles, fait savoir dans le magazine municipal de novembre 2011 que Mme Pégard a souscrit à cette demande. C’est une très bonne nouvelle.

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A Versailles ©BH

Nos idées pour améliorer les conditions de visite à Versailles

Nov. 2011 | Nous reprenons ici des idées énoncées dans le corps de l’article. N’hésitez pas à participer, à critiquer et commenter les nôtres et aussi à proposer les vôtres en utilisant le formulaire de bas de page. Toutes les idées, même minimes, sont les bienvenues.

Pour une meilleure information générale :
- Mise à disposition en libre service du plan du domaine dès la grille d’Honneur et à l’intérieur du château.
- Comptoir d’information en amont des caisses et de toute visite, par exemple sur la place d’Armes en haute saison, sous une tente ou dans un baraquement intégré harmonieusement au site.
- Présence de médiateurs d’information, à l’entrée et mobiles dans la cour d’Honneur, identifiables par un gilet, pour répondre aux questions (comme il en existe au Louvre l’été). Aurions-nous été entendu ? En août 2012, un reportage d’Europe 1 (vers 8,43 mn) faisait état de la présence d’hôtesses « munies de tablettes numériques flambantes neuves (qui) animent les files d’attente » mais lors d’une visite à Versailles le dimanche suivant où la file d’attente était particulièrement monstrueuse, nous n’avons rien vu !
- Le site Internet du château de Versailles n’est pas non plus optimal, il y manque beaucoup d’informations ou alors elles sont dispersées quand elles ne sont pas fausses. Nous avons publié ici une page d’aide à la visite la plus exhaustive possible.

Pour diminuer les files d’attente aux caisses :
- Mise à disposition de caisses automatiques sur la place d’Armes ou dans la cour d’Honneur, par exemple à la place des voitures garées.
- Billets moins chers en vente sur Internet que sur place, par exemple pour certains horaires.
- Arrêt de la vente en caisse plus tôt que 10mn avant la dernière admission quand il y a des files d’attente ou remboursement des billets.

Pour diminuer les files d’attente à l’entrée du château :
- En période de grande exposition temporaire, entrée exclusive par la cour haute de la Chapelle et billet disjoint. Pour l’exposition « Trésor du Saint-Sépulcre », du 16 avril au 14 juillet 2013, un accès prioritaire a été proposé (entrée A) sur achat du billet en ligne mais, hélas, sans tarification disjointe d’avec la visite du château
- Hors période grande exposition et jours de forte affluence, entrée doublée par la cour haute de la Chapelle
- Incitation à visiter le château l’après-midi en rétablissant une réduction significative du billet d’entrée pour tous après 15h. Du 16 avril au 30 juin puis au 31 juillet 2013, un billet réduit pour tous à 6€ a été proposé à partir de 16h (achat uniquement sur place)
- Incitation à se rendre le matin au domaine de Trianon en rétablissant la gratuité d’accès de ses jardins et par l’ouverture avant midi des Petit et Grand Trianons à un prix plus abordable qu’aujourd’hui, au pire à 11h ou en décalant les horaires actuels : 10h-16Hh30 en haute saison (au lieu de 12h-18h30)

Pour diminuer l’encombrement à l’intérieur du château :
- Audioguides disponibles en plusieurs endroits (près des caisses manuelles, dans le château pour les détenteurs de billets par caisses automatiques, Internet et gratuités)
- Mise en place d’un système de jauge de régulation du public à certains endroits sensibles du circuit général de visite : entrée dans le Salon de l’Abondance, entrée dans la Chambre de la Reine...
- Incitation en cas de forte affluence, à visiter d’abord les circuits secondaires (Appartements de Mesdames, Appartements du Dauphin, etc)

Changements tarifaires :
- Suppression de la forfaitisation imposée pour toutes les formules de billets (château, Passeport Grandes eaux, visites-conférences...).
- Suppression des Jardins musicaux payants, les mardis de haute saison, trop de visiteurs découvrant cette restriction sur place.

Pour faciliter la circulation dans le domaine :
- Accessibilité du petit train pour tous durant les Grandes eaux et les Jardins musicaux
- Mise à disposition d’une navette gratuite pour les personnes handicapées entre le Château et Trianon
- Ouverture de la grille du Dragon, près du bassin de Neptune, aux mêmes heures que les Jardins (François de Mazières, maire de Versailles, fait savoir dans le magazine municipal de novembre 2011 que Mme Pégard a souscrit à cette demande)
- Informer clairement les acheteurs de la formule Passeport que Trianon est à 1,5 km du château et que, s’ils ne peuvent ou ne souhaitent pas s’y rendre à pied, ils devront s’acquitter de frais supplémentaires de transport (petit train, voiturettes électriques, bus)
- Informer les visiteurs de la circulation en haute saison d’un bus affrété par la ville qui mène à Trianon pour une somme modique.





VIDÉOS TROUVÉES SUR INTERNET

SEPTEMBRE 2011 / par mona96qa


OCTOBRE 2010 / par Leonchenkova




AOÛT 2010 / par candymancan667


JUILLET 2010 / par uest


AVRIL 2010 / par liberio54


JUILLET 2009 / par kimmer998


JANVIER 2008 / par Bloodymax603 / Brunei


2008 ?
par raywly



AVRIL 2007 /par mohamedfekry, Egypte



VOS COMMENTAIRES


9.08.2012 | fleur |

Mardi 7 aout 2h30 de queue pour voir l’expo de dodin qui est remarquable. L’organisation est déplorable car pourquoi traverser toute la partie visitable avant de voir l’expo. Que de gaspillage d’énergie et de temps pour une expo qui aurait pu être faite à Sévres. J’en appelle à messieurs les conservateurs et commissaires de l’expo. Je suis sortie avec un sentiment d’insatisfaction c’est dommage ;; ;


3.01.2012 | gab |

La visite de belle maman pour les fetes fut l’occasion d’aller visiter ce château mais nous avons fait la GROSSE ERREUR de faire une réservation à l’avance. Nous pensions que cela nous permettrait de gagner du temps et / ou d’être sur une autre file d’attente : il n’en est rien. La file d’attente était de 2h dans le plus grand froid avec 2 enfants en maternelle. Et ces réservations internet (sur le site du château) ne pouvaient etre ni échangées / remboursées, ni vendues car nominatives. Résultat des courses : un visite dans un château bondé avec la peur de perdre des enfants qu’on ne peut porter sur la tete, en plus de ne pas avoir droit aux poussettes (et où j’ai attrapé une grippe de je ne sais quel continent) et des jardins invisitables. Si nous avions pu avoir un remboursement ou un échange, nous serions simplement revenu un autre jour dans de meilleures conditions afin de faire un visite agréable : leur business n’en a hélas que faire.

Visité en Décembre 2011


16.11.2011 | Louis |

Comme le dit si bien Tangee, il y’a bien un véritable soucis de préservation des intérieurs. Cette demeure n’est pas faites pour recevoir tant de monde qu’on se le dise. A l’heure actuelle nous sommes déjà parqué derrière un cordon avec des meubles mis sous plastiques, à quoi aurons nous le droit si le flux de visiteurs augmentent encore ? Un couloir vitré pour la foule tout le long des grand appartements ? Je concède la gestion des flux n’est pas optimale, mais il faut avouer qu’elle n’est pas évidente, nous ne sommes pas à disneyland. Le Vau, Mansart n’ont pas pensés le château pour être une attraction. Et ça malheureusement certains touristes ne le comprennent pas et ne cherchent pas à le comprendre.


14.11.2011 | Bérénice |

On ne peut pas non plus exiger la mise en place à la lettre de toute la règlementation sur l’accessibilité, effectivement draconienne comme vous l’indiquez, dans un monument historique.

Rampes, ascenseurs, passages larges par exemple, ne sont pas toujours compatibles avec le maintien en état historique du patrimoine bâti.

En fait Versailles ne s’en sort pas trop mal de ce point de vue lorsqu’il n’est pas en surfréquentation, le problème survient lors des journées noires, de plus en plus nombreuses dans l’année, où les foules se pressent ce qui devient effectivement dangereux en particulier pour les enfants et les handicapés. On imagine avec effroi une panique de foule dans la chambre du roi lorsque celle-ci est tellement bondée qu’on s’y presse comme dans le métro aux heures de pointe.

La solution reste :
- de contingenter l’accès,
- d’organiser une réservation obligatoire pour tout le monde les jours de pointe,
- d’assumer (pour l’Etat) l’insatisfaction du visiteur qui se verra refuser l’accès, et le manque à gagner pour l’établissement public.


14.11.2011 | La parisienne indignée |

Je rappelle que TOUT ETABLISSEMENT RECEVANT DU PUBLIC est soumis à une réglementation draconienne qui concerne la sécurité et l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite.

Il semblerait qu’après la lecture des nombreux témoignages, elle ne soit nullement respectée (entrée et sortie non dimmensionnée en fonction du nombre de visiteurs, nombre de toilettes, accès handicapés, ...). Il en est de la responsabilité du gérant du site de mettre en oeuvre les moyens imposés par la règlementation.

Si le Maire de la commune renouvèle l’autorisation de recevoir du public chaque année lors de la commission de sécurité sans que les dispositions obligatoires soient respectées en cas d’accident, il sera mis en cause pénalement pour mise en danger d’autrui.

Il serait bon de rafraichir la mémoire au gestionnaire du chateau ainsi qu’au Maire de Versailles.

PERSONNE n’a le droit de mettre en jeu la vie d’individus sous prétexte de gagner de l’argent, toujours plus d’argent, d’autant que la réglementation existe sur ce sujet. S’il faut limiter l’accès au château pour des raisons de sécurité le public le comprendra facilement.

Faut-il qu’une catastrophe comme celle du FURIANI en 1992 ou du 5-7 en 1970 se reproduise pour que les responsables respectent les règles de sécurité ? J’espère que non et si vous souhaitez mon aide règlementaire à ce sujet, je peux vous aider. Nous pourrons résoudre le nombre trop important de visiteurs en même temps dans le chateau mais je n’ai pas la solution pour les foules en attente dans la cour.

Mais peut-être qu’un juriste pointu et passionné de vieilles pierres pourrait trouver une partie de la solution dans le dédale des textes de loi.


9.11.2011 | Bérénice |

Bonjour,

Votre constat accablant est bien connu par les responsables et personnels du château. Ils ont tenté de faire beaucoup de choses pour améliorer la situation, mais avec des moyens limités et surtout toujours en retard d’une guerre par rapport à la croissance permanence de la fréquentation du château.

Mais la solution est essentiellement d’ordre politique : la responsabilité majeure est moins du côté des dirigeants du château (dont les errements et indécisions restent condamnables, vous avez raison sur ce point) que du côté du gouvernement et du parlement, pour les raisons suivantes :

1. le manque de moyens ; la RGPP (révision générale des politiques publiques) s’applique indistinctement à Versailles comme ailleurs, or la baisse des emplois publics, en particulier pour appliquer l’engagement politique de « ne pas remplacer un agent public sur deux partant à la retraite », réduit progressivement le nombre d’agents d’accueil et de surveillance, de caissiers-contrôleurs, et de chargés d’information culturelle ; tous ces postes manquent de plus en plus cruellement face à une affluence qui croît de +5% à +12% chaque année ; cette restriction des ressources humaines est totalement contrôlée par le gouvernement et le parlement français, et les dirigeants du château n’ont aucune marge de manoeuvre sur ce point ; à quoi il faut ajouter les crédits d’investissement qui sont également très encadrés, et ne permettront pas de règler de manière satisfaisante les problématiques de flux de visiteurs, tant les aménagements à faire seraient coûteux ;

2. le manque de responsabilisation des dirigeants du château par les politiques ; on a parlé beaucoup - dans le cadre de la RGPP en particulier - des lettres de mission aux dirigeants d’établissements publics, assorties de rémunérations variables indexées sur l’atteinte de leurs objectifs ; dans les faits, rien ne responsabilise les dirigeants du château sur l’amélioration des conditions d’accueil et de visite ; on attend avec impatience une lettre de mission de Mme Pégard qui l’orienterait fermement sur ce point, car celle de M. Aillagon n’a jamais été communiquée - sans doute un ancien ministre de France était-il au-dessus de ce mode de management à l’anglo-saxonne ; a contrario, le ministère de la culture est toujours sur la lancée de Malraux et ne valorise que le quantitatif : toujours plus de visiteurs, voilà le vrai bon bilan d’un dirigeant de musée ou de monument historique selon nos politiques ; c’est d’ailleurs un des éléments en vigueur de la part de salaire variable du président du château : atteindre des objectifs croissants de fréquentation ; c’est aussi un objectif assigné par le parlement au ministère de la culture : faites surtout plus, accessoirement faites un peu mieux, et on votera vos crédits ;

3. le manque de courage politique pour assumer la seule position tenable, qui serait de contingenter l’accès au château les jours de plus forte affluence ; Mme Albanel avait presque franchi le pas, mais a reculé devant la crainte d’une levée de bouclier des politiques, de la classe culturelle et des médias, car cela aurait voulu dire ne pas accepter dans le château toutes les personnes qui se présentent aux grilles pendant au moins 45 jours de l’année ; seul un soutien massif du ministère de la culture à la mise en place de quotas, avec réservation obligatoire pour tous les visiteurs les jours de pointe, appuyé par une garantie de compensation des pertes de revenus afférentes, permettrait d’endiguer le flux ; mais là encore on se heurte à la politique « Malrauiste » : la « culture pour tous » rend impossible de refuser l’accès au château ; il en faudra du courage politique pour prendre et soutenir la décision de contingenter les publics à Versailles !

Faut-il attendre un sinistre majeur comme pour le tunnel du Mont-Blanc, pour que le politique se préoccupe enfin de préserver réellement le patrimoine de Versailles, et de donner à ses visiteurs des conditions de visite plus décentes ?


9.11.2011 | gilau |

la prévente des billets par internet comme vous le suggérer est intéressante pour éviter la queue aux caisses, mais elle n’empêche pas de faire la queue pendant plusieurs heures avant de pouvoir entrer par l’entrée A où se fait le contrôle des sacs. De nombreux visiteurs possédant le passe musée, ou un billet acheté à l’avance pensent pouvoir éviter la queue, mais non, il faut faire comme tout le monde serpenter dans la cour. Vous n’avez pas non plus pointé du doigt les personnes qui achètent leur billet une heure avant la fermeture du musée, et qui doivent faire une heure de queue et qui arrivent devant les portes fermées. Billets non remboursables non échangeables. Tout bénéfice pour le château.

Bernard Hasquenoph / Louvre pour tous, le 9/11/2011, à 16:01 |

Merci Gilau pour votre commentaire. Nous abordons bien dans notre article et dans les témoignages qui suivent le fait que la prévente des billets par Internet ou autres n’empêche effectivement pas la file d’attente à l’entrée du château. En revanche, vous avez raison de soulever le dernier point absolument scandaleux que nous n’avons pas évoqué, nous allons le rajouter dans nos propositions d’amélioration.


9.11.2011 | Saint Mery |

Pour les personnes invalides et handicapées, le chateau de Versailles est devenu une horreur : on y est bousculé dans tous les sens et l’on ne profite de rien.La densité y est tellement élevé que les oeuvres mêmes sont en péril et que la rentabilitémenace les restauration faite à grands frais. Le 18 aout 2011, j’ai abandonné dès le rez de chausséeet le château pour me réfugier auPetit Trianon où il y avait moins de danger pour moi...


9.11.2011 | Tangee | http://www.tangee.fr

Mais que penser de tous ces flux qui dégradent les intérieurs du Château ? Car une des principales préoccupations de Versailles actuellement n’est pas de mettre en valeur son patrimoine, mais bien de limiter la fréquentation autant que possible protéger l’ensemble du Chateau !

Certes les conditions sont déplorables et je me demande si ce n’est pas pour essayer de dissuader les gens d’entrer. Ce n’est sans doute pas la meilleure solution mais quelle alternative ? Car dans quelques années, quand tout sera réellement en mauvais état et que les restaurations seront trop couteuses, il se passera sans doute la même chose qu’à Carnac : 200 000 personnes par an auront le droit d’entrer, pas plus... (C’est en tout cas ce que disait le prédécesseur de Catherine Pégard lors d’une conférence)


6.11.2011 | marie antoinette |

dans la ligne des « imbécilités » il a est à noter que l’on utilise pour la descente et la montée l’escalier de la Reine !!!! alors que l’escalier des Princes est actuellement fermé pour la sortie !!!!! un détail si, en venant de la ville, vous envisagiez de venir vous restaurer chez ANGELINA sis à côté de l’escalier des princes - le lieu est « sous douane !!!! » et il faut, d’une part payer l’entrée entière au château et d’autre part, faire à travers la foule, le grand tour des appartements !!!!!!!!! temps perdu, encombrement des lieux, et double dépense !!!!!!sans oublier la fatigue inutile !!!!!

l’accès aux TRIANONS par les jardins étant payant - comment voulez-vous, à des personnes âgées ou handicapées sans voiture.... proposr le trajet suivant : sortir du château, se rendre jusqu’à l’entrée de l’avenue de la Reine et faire le grand chemin à pied jusqu’aux trianons !!!!!!!! il y a la possibilité de prendre le petit train, c’est encore une dépense avec des temps d’attente importants.... aller comme retour !!!!!!!! les bus partant des gares SNCF ne circulent qu’en été et dans des rotations d’attente d’une heure... sans possiblité de s’asseoir !!!!!!!

lors de ma dernière venue en Aout aux TRIANONS, j’ai pris une personne qui attendait l’autobus, , elle était trop fatiguée pour faire la remontée vers la GARE RIVE GAUCHE !!!!!! il n’y a pas beaucoup d’âmes charitables le samedi en été d’été.

impossible de visiter les expositions récentes et de ce fait l’achat du catalogue est préférable !!!!

Bernard Hasquenoph / Louvre pour tous, le 6/11/2011, à 18:18 |

Merci Marie-Antoinette pour votre message qui montre bien qu’il existe nombre d’accès au château, non utilisés. Suite à votre commentaire, nous avons rajouté une annexe sur la question du transport et de la circulation dans le domaine qui pose, effectivement, un certain nombre de problèmes. Et nous avons formulé de nouvelles idées d’amélioration concernant ce point précis. Merci à vous.


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NOTES

[1] « J’ai supprimé les livres d’or dès mon arrivée à Versailles. Partout où je passe, je les supprime car je trouve cette pratique un peu niaise, bébête et peu utile. » J.-J. Aillagon, AFP | 27.08.10.

[2] Rien à voir avec les avis sur d’autres grands sites culturels français, le Louvre par exemple qui, s’il reçoit sa dose de critiques, n’est pas l’objet d’un tel déferlement de remarques négatives et sur plusieurs aspects. Le site Tripadvisor est fortement critiqué par les hôteliers qui le jugent tendancieux à leur égard. En janvier 2011, le secrétaire d’Etat au Tourisme et à la Consommation, Frédéric Lefebvre, a demandé à la DGCCRF d’enquêter sur les faux avis de consommateurs sur les sites de tourisme. Tripadvisor s’est expliqué publiquement sur ses méthodes. Si des manipulations peuvent évidemment exister sur ce type de site Internet, dans un sens aussi bien malveillant que bienveillant, souvent pour des histoires de concurrence entre établissements, on ne voit pas bien pourquoi un site historique national en serait la victime, d’autant quand on constate le contenu des avis concernant Versailles, nombreux et circonstanciés. Le partenariat avec l’UNESCO inspire également plutôt confiance.

[3] Nous avons nous-même reçu et recueilli des témoignages effarants sur cette période.

[4] Nous n’avons pas relevé tous les témoignages sur Tripadvisor faisant référence aux expositions d’art contemporain à Versailles car ce n’est pas le sujet ici. Mais, quand ils évoquent la question, c’est unanimement pour faire part de leur rejet, à l’exception d’un commentaire favorable trouvé. Mais il faudrait faire une recherche plus complète.

[5] L’ACTUALITÉ À VERSAILLES | 1995.

[6] Le surintendant de Versailles par Christophe Tardieu, éd. du Moment, 2010, p.107.

[7] L’OBJET D’ART n°318 | nov. 1997.

[8] Dossier officiel Le Grand Versailles | 30.10.03.

[9] Sur invitation de M. Aillagon, le graphiste italien Leonardo Sonnoli est intervenu dans les ailes des ministres Sud et Nord à des fins décoratives. M. Aillagon avait eu à le connaître quand il dirigeait le Palazzo Grassi à Venise puisque Sonnoli en avait designé le café. M. Aillagon avait écrit l’introduction du livre paru en 2007 retraçant ce travail.

[10] Il y a bien du personnel de sécurité à l’entrée dans une guérite mais il n’est pas dans son rôle de renseigner les gens. On trouve du personnel seulement aux entrées du château pour les individus et pour les groupes mais de fait, ils se trouvent à la toute fin des files d’attente alors que l’information serait nécessaire dès la grille d’Honneur franchie.

[11] Le plan général du domaine est donné sur demande au point Information de l’aile des Ministres Sud (près des caisses) ou au point Information dans le château, en début de visite, à côté du comptoir des audioguides.

[12] Dossier de la conférence de presse J.-J. Aillagon, p.48 | 14.12.10.

[13] Au musée du Louvre, la visite-conférence est au tarif plein de 9€ (tarifs réduits 6 ou 4€), n’incluant pas la visite libre du musée. Même principe au musée d’Orsay : tarif plein 6€ (tarifs réduits 4,50/3,10€).

[14] APS Info | 03.08.

[15] Pour les groupes autonomes, l’entrée au château par individu comprenant une réservation horaire est moins cher que le billet pour un visiteur individuel : tarif plein 13€ (pour une visite planifiée entre 9h50 et 14h55), tarif réduit 10€ (pour une visite planifiée avant 9h50 ou après 14h55). Des remises commerciales s’appliquent bien entendu en fonction du volume de commande.

[16] Rapports d’activité 2007 et 2008 Château de Versailles.

[17] LE PARISIEN | 16.11.09. Ce sera l’unique article à faire allusion à cette décision de justice pourtant d’importance pour tous les musées et monuments nationaux. De mémoire, il y eut une affaire à peu près semblable au Centre Pompidou où une guide indépendante obtint en justice le droit de guider dans les espaces d’expositions temporaires du musée national d’Art moderne, ce que lui refusait l’établissement.

[18] L’aménagement de l’aile des Ministres Sud pour l’accueil et le service du public individuel avait été budgétisé 2,7 millions d’euros. Celui de l’aile des Ministres Nord abritant les infrastructures d’accueil des visites conférences et du public scolaire, 1,9 million d’euros. Ils auront coûté au final globalement 5,2 millions d’euros, y compris les interventions du graphiste Leonardo Sonnoli (budget inconnu). Dossier de la conférence de presse J.-J. Aillagon, p. 27 & 28 | 09.02.10 et Rapport d’activité 2010 du château de Versailles, p.151.

[19] Dans plusieurs médias comme dans celui cité en fin de note, M. Aillagon associe cette multiplication des services offerts aux visiteurs à la critique récurrente faite à Versailles de se disneylandiser. Manière de botter en touche car cette critique diffuse n’est pas de cet ordre-là - on aimerait bien savoir qui lui a reproché de vouloir augmenter le nombre des toilettes ?! - mais bien dans la dérive mercantile de sa gestion. D’ailleurs, dans les avis de visiteurs sur Tripadvisor, s’il arrive que Versailles soit comparé à Disneyland, c’est à un Disneyland mais mal géré, comme pour Theatricalgal23 (« Sortir Versailles du cliché », LE NOUVEL ÉCONOMISTE | 14.04.11).

[20] « Le rez de cour de l’aile des Ministres Sud est par ailleurs concédé à la Réunion des Musées Nationaux qui y ouvrira dans le courant de l’année 2010 une grande librairie hors douane. » Conférence de presse J.-J. Aillagon, p.28 | 09.02.10. A la fin de l’année, il parlera de future « véritable librairie » : « ce nouvel espace deviendra la librairie spécialisée de référence sur les sujets historiques, littéraires, d’histoire de l’art concernant Versailles. », Conférence de presse, J.-J. A., p.47 | 14.12.10.

[21] Notamment celui du Vestibule Haut de la Chapelle. Dossier officiel Le Grand Versailles, p.11 | 30.10.03.

[22] « En 2010 dans le Château, on atteindra 71 WC et 19 urinoirs, contre 24 WC et 7 urinoirs en 2007. Un nombre adéquat de sanitaires sera bien entendu affecté dans les différents espaces aux personnes handicapées, ainsi que des espaces pour langer les nourrissons. » Dossier de la conférence de presse J.-J. Aillagon, p. 28 | 09.02.10.

[23] « Sortir Versailles du cliché », LE NOUVEL ÉCONOMISTE | 14.04.11. Un article monument d’anti-journalisme puisqu’on donne la parole ad libitum à M. Aillagon sans commentaire ni vérification.

[24] LE PARISIEN | 19.01.09.

[25] "Gilles Denis - Jusqu’où aller dans l’accueil du public ?
Béatrix Saule - « Nous sommes très attentifs à son amélioration mais cela ne doit pas porter atteinte au château. Il faut donc penser à une répartition optimale des flux, aller peut-être jusqu’à la réservation pour les individuels. Par ailleurs, les nouvelles technologies peuvent nous aider à informer le public en nous dispensant d’une signalétique trop présente. Nous venons ainsi de lancer une application pour iPhone sur le parc de Versailles. » Les échos, Série Limitée N° 90 08.10.10.

[26] « Le Château de Versailles, avec une fréquentation en hausse, considère la qualité et les conditions d’accueil de son public comme une priorité. » Dossier de la conférence de presse J.-J. Aillagon, p.46 | 14.12.10.

[27] Rajouté le 11.11.11.

[28] « La vente sur place est encore handicapée par l’aménagement insatisfaisant de l’aile des Ministres sud où elle se propose au public et par une mauvaise localisation des caisses automatiques. Ces inconvénients seront traités dans le projet de réaménagement complet de cet espace qui sera mis en œuvre prochainement. Il permettra notamment d’offrir à l’attente des visiteurs un espace couvert, celui de l’enfilade des salons de l’aile, alors qu’elle doit aujourd’hui se faire, de façon absurde, à l’extérieur, dans des conditions d’inconfort qu’on pourrait éviter. » Blog de J.-J. Aillagon | 20.04.09.

[29] FRANCE INFO | 22.04.10.

[30] Versailles, hors-série de L’Express juin-juillet-août 2011.

[31] Dans le guide officiel du château de Versaillesn édité par la RMN, version 1995, on peut lire : "En raison de l’affluence, il est conseillé de commencer la visite par les jardins et Trianon, p.27.

[32] LE JOURNAL DU DIMANCHE | 03.09.11.

[33] Salles d’Afrique et de Crimée.

[34] Présence de cartels au sol dans chaque salle - innovations qu’on doit à la présidence Albanel -, affichettes à un mètre de hauteur dans certaines salles, mise à disposition gratuite de dépliants d’explication en sept langues en libre service dans le Vestibule Haut de la Chapelle.

[35] « Les musées nationaux après une décennie de transformations », rapport de la Cour des comptes, mars 2011.

[36] C’est en nous rendant à la conférence de presse le 30 mars 2011, rue Cambon, pour la publication de ce rapport que nous avons eu la confirmation formelle que notre saisie avait bien été prise en compte dans les enquêtes réalisées préalablement à sa rédaction.

[37] Ibid, p.257-258.

[38] Ibid, note p.154.

[39] Ibid, p.181.

[40] En juillet 2009, nous avons saisi le ministère de la Culture au même titre que la DGCCRF et la Cour des comptes. Sept mois plus tard, nous avons reçu une lettre de Lucien Giudicelli, chef de cabinet de Frédéric Mitterrand, nous informant que notre dossier avait été transmis pour un « examen attentif » à Philippe Bélaval, directeur général des patrimoines. Notre dossier a ensuite été confié à Françoise Wasserman, responsable du département de la politique des publics à qui nous avons adressée un courrier complémentaire. Nous n’avons jamais reçu de réponse.



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