22 avril 2010 | VOILÀ L’ÉLÉMENT qui nous manquait dans le constat que nous faisions dans notre précédent article sur « la dangereuse multiplication des Grandes Eaux de Versailles » au regard des risques de dégradations irréversibles sur les éléments sculpturaux des bassins dues aux jets d’eau. Nous nous questionnons alors sur le moment où la courbe folle s’était élancée. Louis XIV a du nous entendre puisque, le lendemain de la mise en ligne de notre article, on découvrit par hasard chez un bouquiniste, entre les pages d’un guide sur Versailles, un dépliant de ces festivités datant de 1997 accompagné de quelques billets d’entrée.
Et, quantitativement, la situation est « pire » qu’on l’imaginait. Si, en 1997 on comptait seulement 26 représentations de ce spectacle dans l’année pour 83 en 2010 - en réalité plus d’une centaine si l’on y inclut les représentations privées [1] -, il faut surtout noter que les plages horaires de mises en eau dans une même journée ont largement augmentées pour presque doubler. En 1997, la Grande Perspective s’animait vingt minutes le matin et c’est seulement l’après-midi, pendant une heure et demi que l’ensemble des fontaines fonctionnaient. Pour finir par dix minutes de mise en eau du Bassin de Neptune. Dix ans plus tard, si le programme de l’après-midi est inchangé, le matin, le temps de la mise en eau de la Grande Perspective triple pour atteindre une heure quand les fontaines des Bosquets les plus spectaculaires s’animent durant une demi-heure [2]. Quant au prix, ça se passe de commentaires : 25 francs en 1997 soit 3,80 euros pour plus de double actuellement, 8 euros.
Mais c’est dans le rapport d’activité du Château de l’année 2001 - disparu du site Internet de l’établissement depuis la prise de fonction de M. Aillagon comme tous ceux d’avant 2007 (rapports depuis 2003 remis en ligne fin 2010) - qu’on trouve la réponse à notre question. Grâce ce tableau de l’évolution du spectacles des Grandes Eaux depuis 1997. On remarque que c’est en 1998 que le chiffre double. On peut supposer que c’est à ce moment-là que programmées les seuls dimanches de la saison, les Grandes Eaux se doublent alors du samedi.
Pour arriver à la situation d’aujourd’hui exposée dans notre précédent article : « la dangereuse multiplication des Grandes Eaux de Versailles ».