24.09.2021 l IL AVAIT TOUT PRÉVU avec un sens pratique étonnant, dans un testament rédigé quelques mois avant sa mort, qui advint prématurément le 3 octobre 1905 alors qu’il n’avait que 54 ans, se sachant, dit-on, condamné par une grave maladie. Sa maison et une partie de son contenu, il les léguait à sa ville natale, Moulins, avec le devoir de « conserver l’aspect et la distribution actuelle de façon à montrer aux visiteurs dans cent ans un spécimen d’habitation d’un bourgeois du XIXe siècle » [1]. Une capsule spatio-temporelle à visée anthropologique ! Sauvetage de l’oeuvre d’une vie.
Et il avait raison Louis Mantin car riche héritier ayant fait carrière dans la préfectorale avant d’en prendre congé, amateur d’art et de musique, membre actif de la société savante locale - la Société d’Emulation du Bourbonnais, toujours vivante -, il est représentatif de ces hommes fortunés de la fin du 19e siècle, érudits et voyageurs, qui firent de leur antre un musée hétéroclite. Il précisait cependant : conserver dans son état « autant que possible ». De quoi laisser une certaine latitude pour adapter l’aménagement d’une demeure privée aux contraintes d’une ouverture au public, ce qui n’est pas toujours le cas dans ce type de donation. On pense, par exemple, au musée Nissim-de-Camondo, hôtel particulier parisien sublimement meublé et décoré, où strictement rien ne doit bouger. Mais une largesse, source d’incertitude par la suite.
Le pragmatisme de Louis Mantin se retrouve encore dans sa suggestion d’utiliser la partie bâtie par ses grands-parents qu’il se refusa à détruire, d’un style beaucoup plus sommaire, « comme logement des conservateur ou gardien ». Aujourd’hui, le bâtiment est en effet dévolu aux bureaux du personnel. Car le testament imposait que sa maison soit annexée au musée alors en projet - depuis 1860 ! -, devant réunir les collections d’art et d’archéologie du département et de la municipalité, issues pour partie de la Société d’Emulation du Bourbonnais, dans le Pavillon d’Anne-de-Beaujeu, situé à quelques mètres. Une gageure de concilier deux entités publiques, chacune jalouse de ses prérogatives. Mantin s’investit de son vivant pour les rapprocher.
Autre difficulté. Le Pavillon, ce joli monument à arcades, était occupé depuis 1839 par la gendarmerie. On imagine la difficulté pour déloger des militaires mais le testament s’accompagnait d’une condition très coercitive : « Si dans les cinq années qui suivent la date du présent testament le musée projeté par la ville dans le Pavillon d’Anne de Beaujeu n’est pas édifié et inauguré, le présent legs sera caduc ». Louis Mantin avait également imposé qu’on construise une « galerie, cloître ou autre » pour relier sa maison au musée, lequel ouvrit donc dans les temps, le 5 juin 1910, ainsi que sa maison qui bénéficia en outre d’un don de 50 000 francs pour l’entretien. Une affaire post-mortem rondement menée.
Si, pour une raison quelconque, la ville de Moulins avait refusé son legs, le donateur avait demandé que ses collections reviennent prioritairement au musée de Cluny, à Paris, ou sinon, aux musées de Gap, Nevers ou Limoges, villes où il avait résidé et d’où provenaient certains de ses objets. Son testament se clôt par un ultime souhait assez émouvant quand il aura cessé d’exister, qui montre son attachement à sa maison : « Je voudrais bien demeurer tranquille au milieu de mes objets familiers et hors la présence des robins [hommes de lois], les quelques heures qui me sépareront du dernier voyage aux Bernardines », cimetière où il repose.
ENTRE LA VILLA BALNÉAIRE ET LE MANOIR MÉDIÉVAL
Sa maison, achevée en 1896, Louis Mantin l’avait commandée à l’architecte local en vogue, René Moreau, également inspecteur des Monuments historiques de l’Allier, ainsi qu’à Auguste Sauroy pour les peintures décoratives qui oeuvra dans plusieurs lieux publics de Moulins comme l’incontournable et toujours existant Grand Café. Assez massive de l’extérieur, on qualifie volontiers le style de la Maison Mantin, indéfinissable, d’éclectique, comme il s’en faisait à l’époque. En l’occurrence, un hybride entre la villa balnéaire et le manoir médiéval, écho à son emplacement occupé autrefois par le corps de logis du château des ducs de Bourbon dont il ne reste, à côté, qu’une partie et une tour massive ou donjon, dénommée “la Mal-Coiffée” à cause de son toit tronqué. Transformée en prison à la fin du 18ème siècle, celle-ci le demeura jusqu’en 1983. Elle se visite désormais.
Après avoir pénétré dans la maison par une impressionnante cage d’escalier en bois (hommage à ses ascendants ébénistes ?) desservant les deux étages, aux rambardes desquelles sont suspendus quelques tapis orientaux, on s’étonne de la hauteur de plafond du rez-de-chaussée. C’est que les pièces ont été conçues autour des collections rassemblées par le propriétaire, habitué des salles des ventes et des voyages, notamment en Italie. La taille de grandes tapisseries d’Aubusson ont ainsi sans doute dicté la hauteur des murs.
Relativement sombre du fait de boiseries cirées et d’un éclairage naturel ne provenant principalement que de la façade arrière, filtré par des éléments de vitraux ornant les fenêtres, les espaces sont encombrés de meubles et d’objets de tous styles. Une accumulation bien dans le goût de l’époque. Certaines personnes ont cru déceler des symboles ésotériques disséminés dans la décoration, signes d’une appartenance supposée de Louis Mantin à la franc-maçonnerie - jusqu’à sa tombe, au cimetière de Moulins, ayant la forme d’une pyramide ! - sans que rien, pour l’instant, ne soit venu le confirmer.
D’authentiques meubles des 17e et 18e siècles, ainsi que de la période Empire, côtoient d’autres datant du 19e, fabriqués dans les styles Renaissance, Louis XV ou Louis XVI, sans oublier l’incontournable néo-Renaissance dit Henri II... Curiosité du salon qui précède le cabinet de travail, la cheminée du mur mitoyen est surmontée, non d’un miroir, mais d’une vitre totalement transparente qu’on peut masquer grâce à un store en tissu.
Le propriétaire semble avoir eu une prédilection pour la période de la Renaissance italienne, style que l’on retrouve dans sa chambre à l’étage avec son lit à colonnes surmonté d’un dais. On remarque également un magnifique coffre clouté, objet démultiplié dans la demeure. Les murs sont entièrement recouverts d’une somptueuse tenture en cuir doré peinte de scènes antiques et exotiques, datant du début du 18e siècle. S’en suit un cabinet de toilette puis, dans l’une des tours, une salle de bain avec baignoire en cuivre, au décor de fenêtre mauresque, équipée de tout le confort moderne : eaux chaude et froide, caillebotis au sol pour récupérer l’eau, placard à serviettes encastré dans le mur... chauffant !
La technologie dernier cri, on la retrouve dans toute la maison, première demeure privée moulinoise à être équipée d’électricité pour l’éclairage. On remarque également des grilles au sol pour du chauffage par air chaud.
LA CHAMBRE À COUCHER À CÔTÉ...
Une pièce, désignée dans l’inventaire comme « la chambre à coucher à côté » (de celle de M.Mantin), tranche par sa vivacité. Tendue de soie rose aux chérubins, recouvrant murs, fauteuils et lit Louis XV, le mobilier y est plus raffiné. L’ambiance générale, selon les codes décoratifs de l’époque, est volontiers qualifiée de féminine. Or, le maître des lieux était officiellement célibataire et sans enfant. On touche là à un secret de la vie intime de Louis Mantin, qui vivait, en réalité, avec une compagne depuis de nombreuses années. Avec une certaine Louise Alaize, celle-ci étant... déjà mariée ! Issue d’un milieu modeste, elle était l’épouse, depuis l’âge de 15 ans, d’Alphonse Lhôte, un militaire devenu employé de maison centrale. Louis Mantin la rencontra vraisemblablement vers 1880, à Embrun (Hautes-Alpes) dont il fut le sous-préfet durant deux ans et dont elle était originaire. Une relation discrète mais pas totalement cachée selon des témoignages familiaux. Dans tous les cas, cela montre la liberté de moeurs de ce notable, malgré son milieu. Une situation malgré tout suffisamment scandaleuse pour qu’en 1910, quand la maison ouvrit au public avec le musée, la chambre rose fut transformée en salon, le lit s’étant volatilisé.
Louise n’est pas pour autant oubliée dans le testament de Louis, « en reconnaissance, écrit-il, de l’affection dévouée qu’elle m’a toujours témoignée et des soins empressés qu’elle n’a cessé de me donner pendant les dernières années de ma vie », faisant allusion, semble-t-il, à sa maladie. Il lui légua une importe somme d’argent, une maison qu’il lui avait achetée à Embrun, tout le mobilier d’une autre propriété dont il la fit usufruitière. Preuve de leur intimité, il lui fit don également de tout son linge de maison, d’une somme pour porter son deuil, de quelques objets précieux et de son propre portrait en photographie. On la retrouve, citée, dans l’inventaire après-décès à Moulins où elle est venue prélever « divers objets qui lui appartenaient dans la maison, le linge de ménage à elle légué et la statuette La Cigale [de Jean Jules Cambos] à elle aussi léguée ». On ne connait hélas d’elle aucune photo, ni portrait. Elle se retira à Embrun. Devenue veuve, elle se remaria avec un jeune homme qui fut tué durant la guerre 14-18. Elle est décédée en 1946, à 85 ans [2].
La Maison Mantin recèle encore bien des merveilles qui se découvrent dans les passages et couloirs de service. Au dernier étage, se trouve ce que l’inventaire nomme « le musée ». Une vaste pièce où Louis Mantin exposait ses propres collections, certaines dans des vitrines : oiseaux naturalisés, pièces archéologiques, objets de ferronnerie... Et tout un bric-à-brac d’où émergent des grenouilles se battant en duel et des chopes de bière !
Puis, par une passerelle, on rejoint un observatoire logé dans une tourelle où l’on peut lire au mur une inscription latine : « Parvula pars quondam ingentis atque superbi / Nunc alium , sed enim mirum, conficio / Limen : Tempus edax me flamma diruit olim / Quod hodie relevat, rursus diruerit » (Moi qui fus autrefois une faible partie d’une demeure considérable et orgueilleuse, voilà que je parachève une habitation bizarre : je fus naguère détruite par le feu ; ce que le temps qui dévore tout relève aujourd’hui, demain le temps l’aura de nouveau détruit).
UN RÊVE SI LONGTEMPS CARESSÉ ENFIN RÉALISÉ
Le dimanche 5 juin 1910, le musée fut inauguré en grande pompe. Un cortège composé de nombreux officiels partit de l’Hôtel de Ville aux sons des clairons et tambours des sapeurs-pompiers encadrant la marche, salué par une foule nombreuse. Arrivée sur la place du château, la troupe fut accueillie par une Marseillaise jouée par l’orchestre La Lyre moulinoise. Discours du maire puis de l’inspecteur général des Beaux-Arts, représentant de ce qui n’était pas encore le ministère de la Culture. Le premier, après s’être plaint du manque de moyens des musées de province, se réjouit, honorant la mémoire du donateur : « Enfin le rêve si longtemps caressé est réalisé, le musée est construit, les collections installées. Nous avons scrupuleusement rempli toutes les conditions imposées par M. Mantin, et le souvenir de sa libéralité, gravé dans la pierre transmettra aux générations futures le nom de cet ami des arts » [3].
Le second se félicita du renforcement à venir de l’attractivité de Moulins grâce au musée : « Les étudiants y viendront pour connaitre nos belles et anciennes traditions, votre ville deviendra ainsi un foyer artistique, les grandes industries s’y grouperont et amèneront une puissante vitalité ». Puis, officiels et invité·es entrèrent pour découvrir le musée avant de se voir offrir, sur la terrasse de la Maison Mantin, un vin d’honneur et, pour les plus privilégiés, un déjeuner chez le préfet. Après la cérémonie, le public fut admis à son tour dans le musée, suivi à la trace par les gardiens dans les appartements de Louis Mantin comme l’exigeait le règlement du musée, pour que personne ne s’y attarde et, image-t-on, n’emporte un bibelot [4].
A quoi ressemblait la Maison Mantin à son ouverture au public en 1910 ? Difficile de le dire. Selon un journaliste présent lors de l’inauguration, tout était en place : « Dans son testament, M. Mantin avait en effet demandé qu’on conservât l’aspect et la distribution actuelle de sa maison. Son désir a été religieusement observé et nous retrouvons dans les appartements tous les meubles et les bibelots d’art qui appartiennent au testateur. Il y a là des bahuts anciens, des meubles fort beaux et des collections qu’une visite trop rapide ne nous permet pas d’apprécier à leur juste valeur » [5]. On sait déjà que ce n’est pas exact concernant la chambre féminine transformée en salon. La souplesse du testament permettait de toutes façons des arrangements et la conception d’une présentation au public n’était sans doute pas la même qu’aujourd’hui. On le voit sur des cartes postales anciennes, le lit de Louis Mantin était par exemple exposé dénudé, sans literie.
L’appréciation du public devant un intérieur quasi contemporain devait être bien différente de celle que l’on peut avoir cent ans plus tard. En 1913, l’auteur d’un guide n’était guère enthousiaste : « La Maison Mantin, qui constitue une annexe du musée départemental, renferme des collections assez hétéroclites, de valeur très inégale. La plupart des meubles sont d’exécution moderne » [6]. Seuls points positifs à ses yeux : « La salle à manger et la chambre à coucher présentent un aspect original : la première est tapissée de cuir de Cordoue, la seconde est décorée de faïences et d’émaux [C’est en réalité le contraire, la salle à manger devant correspondre au salon actuel]. On y remarquera aussi une quantité de pièces de ferronnerie. ». Plus tard, des journalistes locaux seront encore plus sévères : « Les meubles courants, sans caractère d’art ou de collection, ayant été retirés des appartements, il en est résulté, pour l’ensemble de l’immeuble, un aspect désertique plutôt pénible » [7]. La Maison Mantin restera ouverte à la visite jusque l’entre-deux-guerres, fermant progressivement selon les décisions des conservateurs successifs. Ses intérieurs, difficile à entretenir, se dégradèrent.
Si, en 1986, la demeure est inscrite, pour partie, à l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques, c’est en 2007 que le Conseil départemental de l’Allier entame la restauration complète du bâtiment et de son contenu pour 3,4 millions d’euros, recréant à l’identique papiers peints et tissus totalement défraîchis [8]. Un important travail de recherches est mené pour retrouver l’agencement initial des intérieurs. En cela, plus que les cartes postales anciennes, l’inventaire après-décès est précieux car rien ne reste des papiers personnels de Louis Mantin, ce qui ne fait qu’épaissir le mystère autour de lui. Très peu de photos de lui existent et aucune correspondance n’a survécu, ni facture et document concernant ses collections. Malgré la légende qui s’est forgée sur une maison restée intacte durant 100 ans, ce qui est faux, le musée ne triche pas et reconnaît qu’en l’état actuel de ses connaissances, « il n’est pas possible de retrouver l’état historique » de la demeure [9]. La Maison Mantin a rouvert au public en novembre 2010, au plus près de ce qu’ont connu Louis et Louise, avec quelques entorses, comme du mobilier et des faïences présents à l’origine dans la salle à manger installée dans la maison vieille et transférés dans un couloir. Toujours est-il que le lieu dégage une véritable ambiance d’intimité et reste un formidable témoignage historique.
MOULINS l Le musée Anne-de-Beaujeu est un très beau musée d’art et d’archéologie. Logé depuis 1910 dans le Pavillon Anne-de-Beaujeu, aile subsistante du château des ducs de Bourbon et premier exemple d’architecture Renaissance en France, il possède une collection d’objets antiques parmi lesquelles des pièces égyptiennes dont 2 momies féminines, de nombreuses figurines gallo-romaines provenant de l’Allier qui font l’objet d’une passionnante exposition en ce moment - « Témoins d’argile - Les figurines en terre cuite du centre de la Gaule », jusqu’au 31 décembre 2021 -, de magnifiques sculptures médiévales bourbonnaises du Moyen Âge et de la Renaissance, un ensemble venant d’Allemagne et des Pays-Bas des 15e et 16e siècles, de l’art décoratif moulinois du 18e siècle (faïence et coutellerie), des objets venus ou inspirés du lointain (panneaux japonisants peints par Georges-Antoine Rochegrosse pour Théodore de Banville, objets kanaks de premier plan dont personne ne sait comment ils se sont retrouvés là), des peintures et sculptures du 19e siècle réunis superbement dans un salon Belle Epoque dont sa « Joconde » est incontestablement « La Vérité sortant du puits » de Léon-Jean Gérôme. A noter les efforts déployés pour proposer une médiation permanente à destination des enfants et l’implication des publics à travers des initiatives telles que l’accrochage d’oeuvres choisies dans les réserves.
En 2022, le musée consacrera une exposition à celle qui lui a donné son nom, pour les 500 ans de sa disparition : Anne de France (1461-1522) dite Anne de Beaujeu, fille du roi Louis XI et de Charlotte de Savoie, régente pendant la minorité de son frère Charles VIII, épouse de Pierre II de Bourbon rattaché à Moulins. Cette femme d’influence y tient cour, entourée de nombreux artistes et fit réaménager l’aile Nord du palais des ducs de Bourbon, actuel pavillon Anne de Beaujeu. Un événement, tant ils sont rares les musées français à porter le nom d’une femme.
MUSÉE ANNE-DE-BEAUJEU
Musée d’art et d’archéologie, Maison Mantin, Château des ducs de Bourbon (donjon-prison)
3 place du colonel Laussedat
03000 Moulins
Tarifs : 3€/2€ musée hors période d’expo ; 5€/3€ musée en période d’expo ; 8€/6€ Maison Mantin ou Château + musée
Ouvert tous les jours, sauf le lundi
Site web : www.allier-auvergne-tourisme.com
Tel. (33).04.70.20.48.47
Mail : musees@allier.fr
Facebook : mab.allier
Instagram : museeannedebeaujeu
Exposition « Témoins d’argile - Les figurines en terre cuite du centre de la Gaule »
Jusqu’au 31 décembre 2021
Conditions de visite :: 9 septembre 2021, sur invitation de l’agence Agence Béatrice Martini RP : train, déjeuner, visite.
[1] Le testament de Louis Mantin, ainsi que l’inventaire après-décès de ses biens, est consultable sur le site des Archives départementales de l’Allier : https://archives.allier.fr/archives-et-histoire/testaments-illustres-et-anonymes.
[2] Née le 9 décembre 1861 à Embrun (Hautes-Alpes) d’un père maçon et d’une mère cultivatrice, Louis Isabelle Alaize épouse, le 30 janvier 1877 à Embrun, Alphonse Lhôte né le 7 novembre 1850 à Saint-Dié (Vosges), employé de la maison centrale d’Embrun. Retraité de la Préfecture de Police de Paris, celui-ci décède le 24 octobre 1903 à La Neuveville-lès-Raon(Vosges) sans que manifestement Louise le sache, au regard de son acte de décès où son domicile à elle est déclaré inconnu et du testament de Louis Mantin où elle n’est pas mentionnée comme veuve Lhôte. Elle l’apprendra sans doute plus tard car elle se remarie, semble-t-il en septembre 1910 (seule pièce que je n’ai pas réussi à dénicher), avec Charles Marcelli né le 10 mai 1883 à Nocario (Corse). Durant la Première Guerre mondiale, celui-ci meurt au combat le 30 mars 1916 dans la Meuse. Son nom est inscrit sur le monument aux morts d’Embrun. Louise touche une pension de veuve de guerre. Elle décède le 30 octobre 1946 (Sources : registres d’état civil des archives départementales des Hautes-Alpes, des Vosges, de Corse / Journal officiel / Base de données des Morts pour la France de la Première Guerre mondiale).
[3] Le Progrès social, 06.06.1910. Dans les archives numérisées du département de l’Allier, il manque l’édition du Courrier de l’Allier du 7 juin 1910, susceptible de relater également l’événement, celle du 6 n’étant pas paru.
[4] « Il est expressément recommandé aux concierge et gardiens la plus grande urbanité dans leur rapport avec le public. Il leur est défendu d’accompagner dans le musée les visiteurs pour leur fournir des explications qui se trouvent soit dans les cadres, soit sur le catalogue. Ils seront tenus, au contraire, d’accompagner les visiteurs dans la maison Mantin et de s’assurer qu’aucun ne s’attarde dans les pièces qu’on vient de visiter. », extrait du règlement du musée publié dans Le Courrier de l’Allier, 26.05.1910. D’autre part, l’entrée au musée coûtait 1 franc et était gratuite les jeudis, dimanches et jours fériés.
[5] Le Progrès social, 06.06.1910.
[6] « Nevers et Moulin : La Charité-sur-Loire, Saint-Pierre-le-Moûtier, Bourbon-L’Archambault, Souvigny », Jean Locquin, Collection « Les villes d’art célèbres », éd. H. Laurens, 1913.
[7] « Éphémérides moulinoises », Marcellin Crépin-Leblond et Claude Renaud, 1926, réédition de chroniques publiées en 1914 dans Le Courrier de l’Allier où les auteurs étaient journalistes. La citation est une note présente dans l’édition de 1926 mais pas dans la chronique correspondante du 3 octobre 1914 du Courrier de l’Allier.
[8] Avec l’aide du Conseil régional d’Auvergne, de la Ville de Moulins et de la Direction Régionale des Affaires Culturelles d’Auvergne.
[9] Dossier de presse de la Maison Mantin.